Le chien chez les indiens d’amérique

Le chien chez les Indiens
Joseph ORTEGA

Chez les indiens d’Amérique dans beaucoup de tribus le loup est un animal totémique respecté, il participe au rituel d’initiation des adolescents comme la danse du loup « klukwana », chez les Pawnees les chasseurs revêtaient une peau de loup pour chasser.

Les indiens des plaines utilisèrent le chien pour le transport de charges à défaut de chevaux.

Dans Histoire naturelle des Indes occidentales, le père jésuite Louis Nicolas écrira que chez les Outaouais (Algonquins) vers 1685. Les animaux étaient apprivoisés. Par exemple des ratons laveurs, des castors, des loutres, qu’il voit suivre partout leur maître qui les avait d’abord confiés à une chienne pour les allaiter.

Thomas Anbury dira que les chiens des Hurons « de couleur rousse, ayant les oreilles droites, et la gueule allongée, semblable à celle d’un loup ». Franck Spek en 1925 nous dit que ces Chiens-Loups étaient nommés « Mahikan Atum ».

Les expéditions comme celle de Coronado mentionne l'usage de chiens en 1541, soit pour transporter des charges sur leurs dos de 25 Kg, soit comme chien de travois pour tirer le double de poids. Lorsque les indiens connurent le cheval ils lui donnèrent le nom de "Big dog" (grand chien) ou "Sept chiens" car ils pouvaient tirer 7 fois la charge d'un chien de travois.

En 1820 Stephen H. Long raconte que les chiens des Pawnees étaient presque des loups purs.

Audubon, en 1843, déclare que les chiens étaient si proches du loup qu'on se serait trompé si on les avait rencontrés en forêt.

Selon le frère Sagard, comme lors de la domestication des loups à la préhistoire les chiots étaient nourris à la bouche comme les bébés : « Que si la mère vient à mourir avant que l’enfant soit sevré, le père prend de l’eau, dans laquelle aura très bien bouilli du blé d’Inde, et en emplit sa bouche, et joignant celle de l’enfant contre la sienne, lui fait recevoir et avaler cette eau, et c’est pour suppléer au défaut de la mamelle et de la bouillie. (…). De la même invention se servent aussi les Sauvagesses, pour nourrir les petits chiens, que les chiennes, leur donnent, ce que je trouvais fort maussade et vilain, de joindre ainsi à leur bouche le museau des petits chiens qui ne sont pas souvent trop nets ».

Les Assiniboins utilisaient les chiens de travois, pour se déplacer à pied sur de longues distances. Leurs chiens se mêlèrent aux chiens des colons et on en trouvait beaucoup dans leurs campements. Après l'abattage des bisons, la viande était attachée dans un sac de peau par des lanières de rawhide ou de cuir cru au cou des chiens, dés l'arrivée au campement les chiens retournaient sur le lieu de chasse pour se gaver des restes.

Les chiens étaient bien traités, certains restaient au camp pour accompagner les femmes dans leur cueillettes ou le ramassage du bois, d'autres suivaient les guerriers pour les aider à chasser. L'hiver, on l'attachait aux "traineaux", fait d'une ou plusieurs planches minces, larges de 35 centimètres et munis de deux poignées pour que le conducteur puisse s'y accrocher.

A l'étape, on renversait le renversait sur le côté pour arrêter les chiens. Si le bois était rare, le traîneau était fait de viande congelée, d'os de baleine ou, même, de blocs de glace. Les harnais étaient des lanières de peau de caribou et, selon la coutume, on attelait les chiens en éventail.

Pour chasser le bison l'Indien se revêt d’une peau de loup. Il s'approche du troupeau. Quand le bison renifle l’odeur du loup, sentant le danger, il charge et l’Indien décoche ses flèches à bout portant sur l’animal.

Les tribus indiennes :
- Canada
Blackfeet, Blood, Peigan, Gros ventre, Plains cree, Assiniboine, Sioux, Sarcee.
- Plaines centrale des États-Unis
Dakota (Sioux), Cheyenne, Arapahos, Crow, Gros ventre, Mandans,
- Plaines du Sud
Comanche, Kiowa, Apache jicarillas, Shoshone, Mandan, Hidasta, Arikaro, Pawnee, Omaha, Osage

Mœurs indiens

Pour l'indien tout est sacré, du caillou à l'arbre ainsi que toutes les bêtes, comme le loup, il voit des esprits partout avec qui il entre en communication. Par les chants, la danse, le totem, le calumet pour fumer le datura.

Selon Gabriel Sagard : « les Hurons croient les âmes immortelles et partant de ce corps, qu’elles s’en vont aussitôt danser et se réjouir en la présence d’Yoscaha, et de sa Mère-grand Ataensiq, tenant la route et le chemin des étoiles qu’ils appellent « Atiskein andahatey, le chemin des âmes, que nous appelons la voie lactée […]. Ils disent que les âmes des chiens y vont aussi, tenant la route de certaines étoiles qui sont proches voisines du chemin des âmes, qu’ils appellent : « Gagnenon andahatey », c’est-à-dire le chemin des chiens, et nous disaient que ces âmes, bien qu’immortelles, ont encore en l’autre vie les mêmes nécessités du boire et du manger, de se vêtir et labourer les
terres, qu’elles avaient lorsqu’elles étaient encore revêtues de ce corps mortel ».

« Pour eux, le loup est un frère pour l'homme à qui il a donné beaucoup de leçons de survie;(…) mais l'échange n'a pas été équitable. Et je ne vois pas ce que l'homme aurait vraiment enseigné aux loups. Sauf à garder ses distances. Homme et loup, deux frères qui se ressemblent pourtant. L'un et l'autre sont de grands prédateurs. L'un et l'autre vivent en sociétés: bandes d'humains, tribus de loups.
Ils ont leur chef qu'ils choisissent ou élisent suivant des critères assez semblables de force physique ou de prouesses diverses. Chez l'un et l'autre enfin, des rituels commandent le savoir-vivre et survivre et font régner l'ordre et la discipline. Il y a longtemps que les européens ont perdu le sens du loup.
Les loups n'ont jamais oublié la compagnie de l'homme. (…) Parce que depuis toujours, les loups associent la vue de l'homme à la nourriture…Les loups mangeaient souvent les proies blessées échappées à l'homme. Il est possible que l'homme se soit également nourri des restes laissés par les loups. »
Jim Brandenburg dans « L’homme au loup ».

Pas de commentaire.

Ajouter un commentaire

Vous devez être Connecté pour poster un commentaire.