Chiens de beauté et Chiens de travail à la SCBA

Des qualificatifs qui comportent une idée péjorative, en fait pour une race de chien d’utilité comme le B.A. cette dichotomie n’a pas lieu d’être, et ceux qui voudraient absolument les opposer font fausse route….

Depuis 1899 où le premier chien, Horand Von Grafath, a été enregistré par le Capitaine Max STEPHANITZ sur le livre d’élevage, le S.V. est devenu la plus grande association d’élevage de chien de race du monde, avec plus de 100.000 membres !
Le Leitmotiv est resté le même, c’est-à-dire une sélection basée sur l’adaptation au but pour avoir des chiens solides et endurants avec un psychisme éveillé.
Selon Stephanitz : « l’adaptation au but doit passer avant la beauté. Et mieux encore, la vraie beauté du chien d’utilité réside dans une entière adaptation au but ».
Un utilisateur dira : « je veux un bon et beau chien », une personne qui ne se base que sur l’extérieur, dira : « je veux un beau chien ».
L’inconvénient, lorsqu’on s’éloigne du concept de base pour faire un chien qui plaise au plus grand nombre, c’est que l’on a tendance à privilégier les caractéristiques qui sont les plus spectaculaires en présentation : la taille, le port de tête altier, les angulations et les aplombs qui développent le plus de mouvement….
La dérive dans ces modifications morphologiques, vont entraîner, la création d’un « hypertype » que l’on voit pousser à l’extrême aux Etats-Unis, où on trouve beaucoup de chiens de Show ( Exposition de beauté) mais où il est très difficile de découvrir un chien ayant des aptitudes au travail.
Le critère essentiel pour une race d’utilité, c’est la capacité à la fonction pour laquelle elle a été créée. Comme disait le Prof. QUEINNEC : « Il faut sélectionner les géniteurs avec rigueur en les soumettant toujours au travail. Peu de sujets tarés peuvent remporter les compétitions… »
Si l’on prend comme critère la taille, combien de passionnés du BA savent par exemple, combien mesurait au début de la race, le fameux Horand Von Grafath ( ex. Hector Linksrhein) Réponse : 60/61 cm au garrot, pour un poids de 25 kg. Von Stephanitz fera de lui le portrait du BA idéal : « Horand incarnera pour les passionnés de cette époque la réalisation des rêves les plus ambitieux. Grand par rapport aux chiens de l’époque, il mesurait environ 60/61 cm (…) son ossature était imposante, ses lignes harmonieuses et sa tête avait une expression noble.
Sobre dans sa structure, c’était un vrai paquet de nerfs. Son caractère était à l’image de ses qualités : merveilleux dans son attachement fidèle au maître, il alliait une véritable nature aristocratique à une formidable volonté de vivre. Bien que dans sa jeunesse, il n’ait reçu aucune forme de dressage, il était attentif et répondait à n’importe quel signe de son maître ; par contre, livré à lui-même, il devenait le pire des coquins, le plus sauvage des braconniers et un incorrigibles batailleur.
Jamais fatigué, toujours en mouvement, bien disposé envers les étrangers inoffensifs, jamais soumis, joyeux avec les enfants et… perpétuellement amoureux ».
Lorsque le BA devient le chien à la mode des années 20, les éleveurs commencèrent à faire de grands chiens pour plaire au public, Stephanitz mit alors toute son autorité pour les faire revenir dans l’esprit du standard, en attribuant le titre de Champion à l’expo de Francfort de 1925, à un chien de taille modeste venant de Tchécoslovaquie, Klodo v. Boxberg.
Depuis, les rappels à l’ordre sont fréquents, aussi bien en France : « La taille moyenne de l’ensemble de nos mâles doit demeurer aux environs de 62cm1/2 à 63cm et un mâle de 60 cm devrait avoir pour nous la même valeur qu’un mâle de 65cm, mais il faut le regarder dans une optique différente car évidemment il s’impose moins… » Marcel OLIVE 1976. Qu’en Allemagne, où tout récemment, Leonhard SCHWEIKERT, responsable de l’élevage, indiquait que les chiens utilisés en élevage devrait à nouveau être dans la limite de la hauteur maximum, regrettant que les juges et les éleveurs se soient habitués aux grands chiens ( trop grands), ce qui peut être préjudiciable à la rapidité d’exécution et à la maniabilité demandées en sport canin, tout en étant lié à des problèmes de santé.
Alors chien de beauté ou chien de travail ?
Nous pouvons voir que l’un ne va pas sans l’autre et que ceux qui disent le contraire ont une vue tronquée de la vérité.
Tous les maîtres de BA ne désirent pas ou, ne peuvent pas mener leur compagnon au Championnat, néanmoins il ne faut pas qu’ils oublient que s’ils aiment leur chien, ils doivent l’utiliser, ceci afin que les qualités sélectionnées depuis des générations ne se perdent pas, d’autre part, un chien qui fait du sport est un chien bien dans sa tête.
Les barrières, les aprioris, les scissions ne devraient pas exister entre les deux catégories, même si des éleveurs préfèrent sélectionner un peu plus sur la beauté que sur le travail, ou le contraire, l’essentiel c’est que beauté et travail soient liés ( « la beauté » pour le grand public. Ce qui signifie en fait « respect du standard »).
Si pour une question de limite de temps, on ne peut pas faire au même moment et en un même lieu la Nationale d’Elevage et la Nationale de travail, il serait souhaitable que dans chacune de celles-ci les deux pôles apparaissent.
Si à la N.E., il serait judicieux d’inclure des démonstrations de travail avec un commentaire, pour que les éleveurs aient toujours en tête les aptitudes physiques et psychiques à développer.
A la N.T., en toute logique, il faudrait une séance de confirmation et la classe compétition, ce qui apporterait des bénéfices certains. Une nombreuse participation et surtout la possibilité de voir commenter et expliquer les qualités et les défauts morphologiques par des juges de conformité au standard, afin d’instruire les utilisateurs qui, contrairement aux éleveurs de la NE, ne voyant souvent que les résultats en concours. Cette manifestation de la SCBA pouvant se comparer à celle des Lices de Printemps qui a lieu en dehors de la N.E.

Article écrit à l'époque où j'avais été élu au comité du club de race!

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Photo de ma chienne actuelle Blitz, spécialiste pistage utilitaire et FCI

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