les chiens de garde de la ville de Saint-Malo

« Dès l'an I655, Saint-Malo entretint une troupe de 24 dogues, appelés les chiens du guet. Ils n'étaient pas, comme on l'a dit, destinés à la défense de la ville, mais à rôder, la nuit, par les grèves pour écarter les maraudeurs qui venaient voler sur les navires échoués dans le port.

Chaque soir, à la fermeture des portes, le chainetier attachait ses dogues: de mer haute, à l'entrée du Sillon et, de mer basse, au pont de la Balise. Quand le couvre-feu finissait de tinter, il les lâchait Le matin, une heure avant le jour, ce gardien les rappelait au son d'une trompette de cuivre, leur donnait la soupe et les enfermait jusqu'à la nuit en leur niche ou chenil.

Le chenil exista longtemps, entre la rue Garaugeau et la rue Saint-Thomas, dans la ruelle étroite appelée pour cette raison Venelle aux Chiens. Plus tard (1674), on logea les dogues sous le bastion de la Hollande; puis on leur construisit, sur le Sillon, un abri dit Cabane des Chiens. » Une horrible aventure fit supprimer cette étrange police.

Le 7 mars 1770, un jeune officier de marine, Ansquer de Kerouarts, s'obstinant à rentrer en ville, malgré l'heure avancée, fut attaqué, déchiré, dévoré par la meute furieuse. Les chiens furent empoisonnés" M. de Lamberterie

« Enfin, pour ne rien omettre, je rappellerai les dogues qui formaient la garnison de Saint-Malo : ils descendaient de ces chiens fameux, enfants de régiment dans les Gaules, et qui, selon Strabon, livraient avec leurs maîtres des batailles rangées aux Romains. Albert le Grand, religieux de l'ordre de saint Dominique, auteur aussi grave que le géographe grec, déclare qu'à Saint-Malo " la garde d'une place si importante était commise toutes les nuits à la fidélité de certains dogues qui faisaient bonne et sûre patrouille ". Ils furent condamnés à la peine capitale pour avoir eu le malheur de manger inconsidérément les jambes d'un gentilhomme ; ce qui a donné lieu de nos jours à la chanson : Bon voyage. On se moque de tout. On emprisonna les criminels ; l'un d'eux refusa de prendre la nourriture des mains de son gardien qui pleurait ; le noble animal se laissa mourir de faim : les chiens, comme les hommes, sont punis de leur fidélité. Au surplus, le Capitole était, de même que ma Délos, gardé par des chiens, lesquels n'aboyaient pas lorsque Scipion l'Africain venait à l'aube faire sa prière. » Chateaubriand

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