Comment conserver et améliorer les qualités physiques et psychiques des chiens d’utilité?

J'ai été membre du comité de quelques clubs de race d'utilité comme le Berger Allemand, j'ai toujours trouvé une prédilection pour les expositions, d'où mes démissions...

Il est évident que de nos jours la question se pose de plus en plus souvent et que les éleveurs, forment une force d’inertie qui freine considérablement. La principale argumentation contre un chien ayant du tempérament, c’est pour eux, les difficultés à caser un tel sujet dans une famille vivant en ville et en appartement.

Il est évident que la réponse est simple, produire moins mais de meilleure qualité et cibler les acheteurs pour que le chien vive dans un milieu adapté à ses besoins. Toutes les études en éthologie et l’expérience sur le terrain démontrent qu’il suffit d’un espace de détente minimal (20m2) et d’une sortie d’au moins 1 heure par jour pour que le chien ne présente aucun problème...

La seconde argumentation qui permet d’éviter de travailler un chien, c’est que cela prend du temps et nécessite des déplacements, en fait, ceux qui font de la compétition le savent bien, il ne faut pas plus d’une demi-heure par jour et par chien, pour obtenir un apprentissage correct avec un chien, sans risquer de saturation.

Si on arrive à consacrer chaque jour du temps pour faire tourner en rond les chiens, jusqu’à obtenir le conditionnement pour les expositions, on doit pouvoir le faire dans le but plus louable de la conservation des aptitudes...

Pour améliorer cet état de chose chez le chien d'utilité, il existe différents moyens :

A- Les mesures draconiennes :

1) Pas de chiens confirmés sans un brevet de travail
2) Pas d’étalon ou de lice recommandé sans au minimum l’échelon 2 en compétition. Radio A obligatoire.
3) Pas d’Auslese sans au moins l’échelon 3 en compétition. Radio A obligatoire.
4) A l’étranger, les préférences sont données aux disciplines où l’on voit toutes les qualités du chien : Flair, Courage et mordant, Obéissance : RCI, IPO.

En France, on peut admettre raisonnablement une discipline complète comme le campagne ou, des concours où les qualités du chien en mordant sont très sélectives, comme le Ring ou le Mondioring.

En poussant un peu dans cet esprit on pourrait peut-être, pour contrôler la validité (parfois douteuse) des concours obtenus à l’étranger, organiser au sein du club des épreuves jugées par des juges Français de ces disciplines (juges agréés par le Club de Race).

5) Tests et épreuves

- Test de caractère
- Tests d’endurance
-
Körung
- ZTP (Zuchttauglichkeits Prüfung) ou test du Dobermann Club Allemand qui signifie « examen d"aptitude à la reproduction » qui prend en compte la conformité au standard mais surtout la sociabilité, l’obéissance, la résistance au stress, le courage et le mordant.

1) Les juges de Beauté devraient avoir conduit un chien au moins en classe II. Des journées de stage doivent être régulièrement organisées sur le caractère et le comportement (L’appréciation de l’équilibre caractériel est fondamental, ne serait-ce que dans la simple épreuve aux coups de feu).

2) Les juges pour les épreuves de caractère et de travail sont des juges de travail. Des journées de stage doivent être régulièrement organisées pour l’appréciation de la conformité au standard.

B – Les mesures souples :

« C’est l’absolue nécessité de l’union » pour créer la « Force » qui engendre le beau et le bon, qui assurera l’amélioration. Que chaque sociétaire ait à cœur : de rallier et de recruter tous les amateurs qui lui sont proches ou que le hasard lui permet de rencontrer ».

Ainsi s’exprime Georges Barais en 1920, la ligne de conduite devrait rester la même en l'adaptant à notre époque, cela va sans dire... Ce que l’on ne peut obtenir par la force on le gagne par la persuasion et la connaissance.

1- Les structures :

Des groupes nationaux divisant la France en au moins 4 régions, avec à la tête de chacune, un responsable en élevage et un responsable en travail.

Des groupes régionaux par groupes de départements avec pour chacun, un responsable en élevage et un responsable en travail, comme pour les animations régionales à l’heure actuelle.

Des groupes départementaux avec pour chaque département un responsable en élevage et un responsable en travail.

2 - L’information :

Des conférences et démonstrations, pour chaque manifestation, permettant de toucher un groupe de sociétaires.

Des bulletins d’informations par groupe régional donnant des informations sur les résultats, des conseils adaptés, les dates des animations et leur contenu.

3- L’animation :

- Des journées d’initiation pour la présentation des chiens en exposition de conformité au standard, pour la préparation aux tests et épreuves de travail.

- Des épreuves de travail dans chaque discipline avec des subdivisions : jeunes conducteurs (moins de 18 ans) chiens de compétition – chiens vétérans (âgés de plus de 7 ans).

- L’idéal serait
Des épreuves adaptées à la race, réservées uniquement au Club de race, mais cela demeure pour l’instant une utopie.

- Des épreuves ludiques et instructives, basées par exemple sur des exercices simples selon un parcours déterminé, où le chien démontrerait son obéissance, sa sociabilité, ses qualités de flair ou de courage et où le maître participerait en répondant à un questionnaire portant sur la connaissance des chiens et de la race en particulier.

En conclusion :

Comme disait le Corbusier : « un objet est beau dans la mesure où il correspond exactement à l’usage que l’on veut en faire ». La polémique et les discussions stériles n’ont jamais fait avancer les choses, bien au contraire, les mesures drastiques non plus. Si l’on adapte un plan de ce type on pourrait, au bout de quelques années, en arriver tout naturellement à obtenir les exigences indiquées dans les mesures draconiennes, mais en souplesse et avec l’adhésion de tous, n’est-ce pas le but recherché lorsque l’on aime la race ?
J.O.

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