Au début du XIXème siècle, les races de chiens de berger français

En 1863, première exposition canine de France, à Paris par la Société Impériale d’Acclimatation à l’occasion de l’Exposition Universelle: 13 chiens de berger présents: « La variété qui comprenait le plus grand nombre d’individus était celle de ces chiens de haute taille, à oreilles droites, à poil noir et fauve ayant toutes les formes du loup qu’ils sont appelés à combattre. Deux individus seulement représentaient la variété griffonne à forme de Barbet. Un seul tenait la
place de cette curieuse espèce de berger dont le poil demi-bas sur la tête et les épaules devient laineux sur le dos et sur la croupe où il forme des mèches tordues ou bouclées de couleur brune. Il y avait encore dans cette classe deux ou trois chiens toucheurs de bœuf, à poil noir et rude, à la mine
féroce, race particulière à notre pays. »

En 1865: Bénédict Henri Revoil distingue le chien de Brie à poils soyeux et long de couleur fauve ou isabelle, le chien de la Crau, à robe fauve ou noire quelquefois blanche, au pelage touffu, et le chien de Montagne plus grand, avec un poil laineux sur le corps.

Toujours 1865: Sanson dans la première édition de sa Zootechnie, cite le chien de Brie avec un poil laineux, même sur la tête et les membres.

Pierre Mégnin, vétérinaire militaire, fondateur et directeur de la revue
L’Eleveur, écrira: « Jusqu’en 1893, même dans les expositions canines, on ne distinguait aucune race; les diverses appellations: chien de Brie, de Beauce, des Pyrénées, Picard, de la Crau, du Languedoc, des Ardennes, etc. n’avaient trait qu’à leur pays d’origine. »

En 1888, il va différencier deux types différents: un chien de bouvier qui rappelle l’actuel Beauceron, et un chien de Brie à poils longs.

En 1889, il décrit à nouveau deux types de chiens de berger. Le premier correspond à l’ancêtre du Beauceron: « Son pelage est généralement noir avec du feu à la tête, aux pieds et très probablement à la face interne des membres. » . Le second type, il le considère comme le croisement du précédent avec le Barbet: « Il a le pelage frisé et à cadenettes couvrant non seulement le corps mais aussi la tête, le museau et l’extrémité des membres. » Il est qualifié de chien de Brie.

Ensuite il distinguera les variétés à poil court et à poil long: « Le Briard, le plus anciennement connu, diffère du Beauceron par son poil, qui est long et en mèches sur tout le corps, même et surtout aux extrémités de la tête; son museau barbu et moustachu paraît plus court et plus large et sa taille est généralement moindre; il ressemble un peu à notre ancien Barbet ou au Griffon. ».

En 1893, dans les Expositions Canines on trouve les deux variétés Beauce et Brie, toujours éloignés des deux races actuelles.

1896, une année importante races bergères françaises. Sauret, un industriel à Elbeuf, exploitant agricole et éleveur, va réunir en janvier, les personnalités intéressées, dans la grande salle du Marché de la Villette. Une commission présidée par Emmanuel Boulet, avec l’appui de l’inspecteur général de l’Agriculture E. Menaut, avec comme objectif les critères des deux variétés l’une à poil ras de "Beauce", l’autre à poil long de "Brie". On trouve Paul Dechambre, Professeur de zootechnie à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort; Milne Edwards, Directeur du Museum d’Histoire Naturelle; Emmanuel Boulet et Sevrette, éleveurs; Bertaux, Directeur et Teyssandier, Vétérinaire au Marché de la Villette; Bénard, Brandin, Bizouème, Triboulet, Roussile, agriculteurs, éleveurs de moutons.

Le Club Français du Chien de Berger est créé par Emmanuel Boulet (club patronné et subventionné par le ministère de l’Agriculture).

Les standards des races sont établis et approuvés. Le club encourage l’élevage et le dressage des chiens de berger français. En 1896, premier concours de travail sur troupeau, à Chartres. Les grands fermiers et les gros propriétaires terriens organisent des concours spéciaux et accordent de généreuses subventions pour les expositions canines. Les premiers standards sont rédigés et adoptés. »

Pierre Mégnin va essayer de faire reconnaître les autres chiens de berger: « Il existe d’autres chiens en Province qui ne viennent que rarement aux expositions à Paris. ».

Il précise que en plus des chiens reconnus " de Beauce et de Brie", il y a ceux du Languedoc, des Pyrénées, de Crau, des Alpes... Rien sur le Berger picard pour le moment!

En 1898, Mégnin affirme la preuve de l’existence de la race picarde grâce aux observations de Sauret, un conducteur de bestiaux de La Villette qui parcourt les régions du nord de la France. Il va décrire le portrait de Tambour, à Emile Bedut: « Poil court, manteau noir bordé de feu, dessous blanc, ainsi que les pattes, une trace de collier sur l’épaule gauche, un bout de queue blanc, enfin les deux postérieurs sont ergotés. ».

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