La brebis et le chien

La brebis et le chien, de tous les temps amis,

Se racontaient un jour leur vie infortunée.

Ah ! disait la brebis, je pleure et je frémis

Quand je songe aux malheurs de notre destinée.

Toi, l’esclave de l’homme, adorant des ingrats,

Toujours soumis, tendre et fidèle,

Tu reçois, pour prix de ton zèle,

Des coups et souvent le trépas.

Moi qui tous les ans les habille,

Qui leur donne du lait et qui fume leurs champs,

Je vois chaque matin quelqu’un de ma famille

Assassiné par ces méchants.

Leurs confrères les loups dévorent ce qui reste.

Victime de ces inhumains,

Travailler pour eux seuls, et mourir par leurs mains,

Voilà notre destin funeste !

Il est vrai, dit le chien ; mais crois-tu plus heureux

Les auteurs de notre misère ?

Va, ma soeur, il vaut encore mieux

Souffrir le mal que de le faire.

FLORIAN

Pas de commentaire.

Ajouter un commentaire

Vous devez être Connecté pour poster un commentaire.