Le Berger Allemand

Copyright Joseph ORTEGA

C’est toujours la race la plus représentée en France malgré une baisse des naissances.

Historique

Dès le VIIe siècle en Allemagne le chien de berger était employé sur les troupeaux de moutons, il existait bien entendu plusieurs types régionaux. L’originalité de la démarche des bergers vient du fait qu’au lieu d’avoir des races spécialisées comme en France, soit pour la garde, soit pour la conduite, ils tentèrent de faire un type de chien polyvalent. Les chiens de bergers à l’époque étaient de taille moyenne avec un poil court ou long, souvent de couleur claire (afin de ne pas les confondre avec les loups contre lesquels ils devaient défendre les brebis). Dans les années 1800 on pouvait observer le berger du Wurtemberg à oreilles droites, celui de Thuringe à oreilles tombantes, celui de Souabe d’une taille plus imposante, celui de Bavière, de la Hesse...

De ces chiens peu homogènes, se dégageront deux grands types : celui de l’Hovawart dont le nom signifie chien de ferme (la race existe toujours) et qui serait le descendant du modèle Wurtemberg, et celui du modèle de Thuringe issue des plaines du Nord et du Centre.

Dès 1878, des éleveurs allemands tentent d’établir un groupement pour créer un type particulier, et dans son chenil prussien « César et Minka », Otto Friederich élève des chiens de berger qu’il expédie dans toute l’Europe ; ce qui permit d’infuser du sang neuf pour la formation de races bergères dans les pays frontaliers.

Le 16 Décembre 1891, le Comte Von Hahn et le capitaine Riechelmann, de Dunau, créèrent une association de race « Le Phylax ». Possédant déjà des sujets de taille moyenne, à oreilles droites et à queue basse, leur préoccupation s’oriente désormais surtout sur l’esthétique (déjà, hélas !), mais des dissensions naissent entraînant la disparition du groupement en 1895.

Dans la Hesse, des éleveurs purs et durs souhaitent conserver une lignée d’élevage du berger de Thuringe ; il s’agit de MM. Sparwasser de Francfort et Wachmuth de Hanau. On va mélanger le berger de Thuringe et celui de Wurtemberg, c’est ce que feront M. Schlenker de Schwenningen et M. Eiselen de Heienheim, pour obtenir un chien rapide de taille moyenne avec un caractère à la fois équilibré et dur.

Enfin, arrive le véritable fondateur de la race en la personne du capitaine Max Frédéric Émile Von Stephanitz né à Dresde en 1864. Il agira avec une rigueur dans la sélection qui ne se départira jamais durant ses 34 années de conduite de la race. En 1897, il acquiert en Bavière la ferme de Grafath et, le 3 Avril 1899, en compagnie de son ami Arthur Meyer, il a le coup de foudre pour un jeune chien de troupeau qui est gris et jaune de souche Thuringe, qu’il achète. Il change le nom de Hector Von Linksrheim en Horand Von Grafrath, ce sera le premier chien inscrit dans le livre des origines du berger allemand.

Von Stephanitz qui veut imposer un type de Berger Allemand va créer le 22 Avril 1899 avec Arthur Meyer le Club du Berger Allemand, c’est-à-dire le Verein für Deutsche Schäferhund ou Union du chien de Berger Allemand, baptisé en abrégé Schäferhund Verein ou S.V. Le 28 Septembre 1899, le premier standard de la race est publié afin de fixer les règlements et les critères de jugement.

le premier texte sur le standard de race a été complété à de multiples reprises :

- le 28 juillet 1901 lors de la 6ème assemblée des membres.

- le 17 septembre 1909 lors de la 23ème assemblée des membres à Cologne.

- le 5 septembre 1930 à la réunion du comité directeur et du comité consultatif à Wiesbaden : apparition de défauts majeurs (problème de caractère, albinisme) et de défauts secondaires (poils trop courts, manque de sous-poil, crâne mal conformé ou trop massif, oreilles mal portées, queue enroulée mal portée ou courte).

- le 25 mars 1961 lors de la commission d’élevage et du comité directeur : pour faire disparaître l’image de la guerre, on recherche des chiens courageux, vigilants, mais sans agressivité dans ses relations avec l’homme. Les défauts secondaires de 1930 deviennent éliminatoires, la taille est précisée, seul le poil ras existe (dur, dur-long ou long).

- le 30 août 1976 à la séance de la WUSV : modification de la taille. On insiste sur les qualités de pisteur, la tête est définie par des proportions, la denture doit être complète, on précise des angulations pour l’encolure, la croupe et les membres, on ne veut que des poils courts.

- les 23 et 24 mars 1991 lors des comités directeurs et consultatifs.
C’est ainsi que le standard actuel a été établi (figure 1) après plus d’un siècle de sélection, dans l’objectif de créer un chien d’utilité hautement qualifié, prenant en considération aussi bien ses aptitudes physiques que son caractère et son comportement.

L’évolution semblait esthétique, mais toujours en rapport avec la vocation d’un chien trotteur, c'est-à-dire développer une cuisse puissante pour favoriser une prise de terrain maximale sans mettre le dos à mal. C’est pourquoi le standard s’accompagne d’une surveillance systématique des croupes, d’épreuves d’endurance et de travail.

Von Stephanitz insistera pour que tous les chiens travaillant sur troupeaux soient admis d’office, annonçant la ligne de conduite qui sera conservée jusqu'à nos jours, qui veut qu’un Berger Allemand soit un chien de travail sinon ce n’est plus un Berger Allemand. Il dira : « Est Berger Allemand tout chien de berger qui vit en Allemagne et qui, grâce à un exercice constant de ses qualités de chien de berger, atteint à la perfection de son corps et de son psychisme, perfection appréciée uniquement sous l’angle de l’utilité ».

Von Stephanitz insistera pour que tous les chiens travaillant sur troupeaux soient admis d’office, annonçant la ligne de conduite qui sera conservée jusqu'à nos jours, qui veut qu’un Berger Allemand soit un chien de travail sinon ce n’est plus un Berger Allemand. Il dira : « Est Berger Allemand tout chien de berger qui vit en Allemagne et qui, grâce à un exercice constant de ses qualités de chien de berger, atteint à la perfection de son corps et de son psychisme, perfection appréciée uniquement sous l’angle de l’utilité ».
Il poussera maîtres et éleveurs à utiliser la race en multipliant les concours de chiens de troupeaux, et, dès 1901, les premiers concours de chiens de police. En 1903 le S.V. publie d’ailleurs les Règlements pour l’utilisation et le dressage du chien de police.

Dans les tranchées, équipement contre le gaz

Von Stephanitz avait compris que le Berger Allemand, chien polyvalent, possédait des aptitudes utiles en de nombreux domaines, du chien sanitaire (pour retrouver les blessés) jusqu’au chien d’Administration (police, douane, armée). Parmi les 28.000 chiens utilisés lors de la Première Guerre Mondiale, l’un d’eux, Roméo, permit de sauver 37 blessés.

Chien BA porteur de messages

Après cette Guerre, le Berger Allemand qui a fait les preuves de ses innombrables qualités allait connaître un véritable engouement et les éleveurs allaient se mettre à produire tant pour le pays que pour l’exportation. La conséquence allait être un éloignement du type avec des tailles de plus en plus hautes. Von Stephanitz allait remédier au problème de manière radicale, le 25 Août 1925, en consacrant Champion à Francfort-sur-le-Main, Klodo Von Boxberg, un sujet gris et feu de taille moyenne et de format plutôt carré (en 1955, le Dr Funk qui dirige alors le S.V. fera de même avec un autre chien, Alf Von Nordfelsen).

Le standard de la race sera modifié en 1901 et en 1930, toujours dans le sens de « l’utilité avant tout ». Von Stephanitz s’éteint en 1933, laissant derrière lui un ouvrage de plus de 1.000 pages rempli d’anecdotes, de conseils sur le Berger Allemand, qui n’a pas encore été traduit en français.

En 1914, le S.V. compte 6.000 membres, en 1923 50.000, en 1983 100.000 en 1996 près de 200.000 répartis dans 75 pays. On peut dire que c’est le Club le plus puissant au monde car le Berger Allemand est la race la plus importante dans presque tous les pays.

Les présidents au début du SV:

- Max von Stephanitz de 1899 à 1935
- Dr Kurt Roesebeck de 1935 à 1945
- Kaspar Katzmair de 1945 à 1956
- Dr Werner Funk de 1956 à 1971
- Dr Christoph Rummel de 1971 à 1982
- Hermann Martin de 1982 à 1994

Les premiers champions

- 1899 Jörg von der Krone

- 1900/1901 Hector von Schwaben

- 1902 Peter von Pritchen
- 1903 Roland von Park
- 1904 Aribert von Grafrath
- 1905 Beowulf von Nahegau
- 1906/1907 Roland von starkenburg
- 1909 Hettel Uckermark
- 1910 Tell von kriminalpolizei

- 1911/ 1912 Norbert von Kohlwald
- 1913 Arno von der Eichenburg
- 1920 Erich von Grafenwerth
- 1922/1923 Cito Bergerslust
- 1924 Donar von Overstolzen
- 1925 Klodo von Boxberg

En France, le Berger Allemand commence à être importé dans les années 1900, en 1910 on trouve 3.481 sujets, en 1912 4.132. On doit le premier rassemblement d’éleveurs à Georges Barais en 1913 sous le nom de Club du Berger d’Alsace, et en 1920 se crée la société du chien de Berger Allemand (S.C.B.A.). A propos de ce nom de Berger d’Alsace, il faut dire que, à la suite de la guerre, le nom d’Allemand est mal vu et on va même jusqu'à lui trouver une vague origine alsacienne par les moines de l’abbaye de Munster.

Georges Barais va mourir en jugeant un concours de Pistage le 13 Mars 1955. Son successeur Marcel Olive va mettre en route un plan d’élevage et de sélection rigoureux, il sera le premier juge français de la race a être admis à juger en Allemagne en 1956.
On pourra retenir de lui ces phrases « les autres races bergères nous paraissent plus « limitées », c’est-à-dire moins universelles dans leurs objectifs utilitaires. Chacune des autres races bergères a « ses » qualités propres, le Berger Allemand les possède toutes en bloc et peut-être à un degré plus haut ».

En 1968, il introduira dans les expositions de conformité au standard le test aux coups de feu, toujours en vigueur.

En 1970, il met en place les premiers dépistages pour l’éradication de la dysplasie de la hanche (commencés en Allemagne en 1966).

En 1978, il ajoute un test de caractère en plus de celui des coups de feu pour la sélection des étalons et lices recommandés.

Il se retirera de la S.C.B.A en 1981.

Le Berger Allemand ne subit pas encore de phénomène de mode, tant préjudiciable pour une race. Le nombre de naissance qui était autour de 15000 pendant longtemps est de 11025 en 2006.

Il faut rappeler que depuis 1950, les Bergers Allemands à poils longs ne sont plus confirmés, car on leur reproche une inaptitude au travail par le fait de l’absence de sous-poils qui offre une moindre résistance aux conditions atmosphériques extrêmes. Aujourd'hui, le BA à poil long est à nouveau accepté.

En 1976 le standard du Berger Allemand a été définitivement revu et corrigé par l’Union Mondiale du Berger Allemand.

Le BA va au fil des années se transformer et se rapprocher de plus en plus de l'image que le public attend, avec l'arrière-train surbaissé, puis il y aura une scission obligatoire entre les lignées de travail et de beauté, hélas...

Yasko Vom Farbenspiel (Champion 2002)

Sa personnalité

Le Berger Allemand est très proche de son maître, il considère ce dernier comme le chef de meute à qui il doit tout ; ce qui fait dire à certains que le chien manque de caractère, ce qui est faux. Il est vrai que pour certains utilisateurs il existe une frontière très mince entre le chien de caractère et le chien caractériel qu’on trouve dans certaines races. Dans le groupe des chiens à caractères lupoïdes, le Berger Allemand est celui qui s’attache de la manière la plus viscérale, à tel point qu’il ne pourra véritablement avoir, souvent, qu’un seul maître. On peut citer l’histoire de Gamin un Berger Allemand blessé pendant la Guerre d’Algérie, pour tenter de sauver son maître le Gendarme Godefroid mortellement touché. Une fois guéri, il n’accepta aucun autre conducteur.

A l’heure actuelle, son corps repose au Centre de formation de Gendarmerie de Gramat et les maîtres-chiens lui rendent régulièrement hommage.

Dans ses démonstrations de tendresse, il n’est pas du genre fou fou, cassant tout sur son passage pour venir lécher son maître. C’est un amoureux silencieux et discret, se contentant de regarder intensément son « chef » ou de venir poser la tête dans sa main. Ce qu’il désire avant tout, c’est communiquer et une présence : il se passera facilement de douceur, niaiseries et fauteuils moelleux, pourvu que son maître soit à proximité et s’occupe de lui.

Son éducation

C’est une des races qui possède les meilleures aptitudes dans l’apprentissage des exercices, avec en plus une vertu, celle de pratiquer ceux-ci en s’adaptant à leur contexte, en dehors donc de toute mécanisation. Il sait analyser les situations rapidement, en tenant compte de son éducation, de ses expériences antérieures et des circonstances présentes, ce qui lui permet d’adopter le comportement le plus efficace, dans un but de conservation de l’espèce, qui est ensuite réorientée vers le service de l’homme. Ses facultés de mémorisation sont importantes et même après plusieurs années, il peut se souvenir d’un exercice qu’il n’aura pourtant pas exécuté depuis longtemps ; cela implique une capacité de représentation des exercices passés et l’assimilation de règles générales nécessaires à la résolution du problème. A l’Université de Columbia aux Etats-Unis, le Professeur Wardel, chef du laboratoire de psychologie, décida de faire passer des tests à un Berger Allemand, Fellow. Le maître de Fellow commença par demander à son chien d’aller chercher un dollar dans la pièce d’à côté, puis des clefs, etc. Les scientifiques constatèrent alors que ce Berger Allemand savait attribuer un objet à chaque nom et qu’il avait mémorisé un vocabulaire de 400 mots environ (la moyenne pour un chien est de 20, celle d’un chien de travail de 50). Au vu de ces exploits, l’Université de Columbia décida de créer un département de psychologie animale qui reçut le nom de Fellow.

Les épreuves de caractères institués par le Club du Berger Allemand sont sévères, elles ont pour but de juger le comportement émotif du chien, reflet de son état psychophysiologique. Ceci, en le soumettant à des stimulations destinées à déclencher une réponse nette et facilement observable. Il faut reconnaître qu’on est souvent loin du but recherché par Von Stephanitz aujourd’hui et que les qualités de beauté ont tendance à primer sur les qualités psychiques.

Comment le choisir ?

Lorsqu’il s’agit d’un des premiers chiens de travail aussi bien dans les postes de l’administration que dans la compétition, le choix d’un chiot doit avoir comme critère l’équilibre caractériel et les aptitudes physiques à l’effort. On pourrait dire qu’il existe des lignées de travail et des lignées de beauté, mais cela demeure peu scientifique comme démarche. On sait que le dressage ne se transmet pas à la descendance, car il provient de caractères acquis par les parents et non de caractères héréditaires. On peut transmettre une « disposition » en choisissant une lignée de travail ou de chiens bien intégrés dans la vie familiale, mais il faudra l’utiliser et la cultiver d’une manière appropriée, sinon elle se perdra.

Le caractère du chiot dépendra pour une grande part du milieu dans lequel il est élevé, mais le choix des parents possédant un potentiel génétique parfait est également important. Pour avoir un chien équilibré s’intégrant parfaitement dans la famille, sa meute humaine, il faudra choisir le chiot dans un élevage sain où les éleveurs prennent le temps de s’occuper des portées, où les lices sont courageuses, curieuses, et très stables émotionnellement.

Il ne faut pas se laisser impressionner par les résultats en exposition de beauté, il faut demander ceux qui ont trait au travail. Ce qui n’empêchera pas de demander à tester en milieu inconnu (hors de l’élevage) le père si c’est possible, la mère à tous les coups. Pour élire le chiot de son cœur, il ne faut pas prendre celui qui est timide même s’il vous apitoie, choisissez plutôt le curieux, l’intrépide qui vient au contact et cherche à jouer.

Comment l’éduquer ?

On gardera comme ligne de conduite certains points essentiels : la sociabilité aux gens et aux chiens, la hiérarchisation au maître et à sa famille, l’éducation de base à l’obéissance.

La sociabilité se travaille chaque jour par des promenades dans les lieux les plus variés où le chiot va découvrir que le monde est intéressant et sans danger pour lui. On incitera les personnes où les enfants inconnus à le caresser et à lui offrir des friandises, pour lui donner l’amour des humains.

On cherchera à le faire jouer en compagnie d’autres chiots ou avec des chiens adultes bien équilibrés, pour qu’il complète son apprentissage des règles fondamentales de l’espèce et son langage.

La hiérarchisation sera mise en place en douceur par des interdits simples, comme l’interdiction de monter sur les fauteuils ou de pénétrer dans les chambres (lieux hiérarchiques), par des manipulations comme le soulever dans les bras ou le retourner sur le dos, par le fait qu’il accepte qu’on mette les mains dans sa gamelle ou qu’on lui enlève un jouet ou un os.

L’éducation comprendra, la propreté dans la maison, la marche au pied correcte, assis et couché, rester sur place, ne pas aboyer de manière intempestive, etc. Avec le Berger Allemand il faut de la patience car il a besoin de comprendre ce qu’on attend de lui, de la douceur pour lui faire aimer les exercices qu’on veut lui faire retenir, de la fermeté pour maintenir une cohérence et instaurer la volonté du maître, sans pour cela tomber dans la brutalité car il ne le supporterait pas.

Les utilisations du Berger Allemand

Chien de l’armée

C’est le plus employé dans toutes les armées du monde et sous toutes les latitudes. En 1930 on recensa, rien qu’en Allemagne, 50.000 Bergers Allemands, aptes au service. Aux États-Unis 40.000 civils s’enrôlèrent avec leurs chiens. En France le service officiel des chiens de guerre fut mis en fonction en 1915 avec de nombreux Bergers « d’Alsace ». Actuellement c’est le 132e groupe cynophile de l’armée qui est le centre d’instruction national des maîtres-chiens, des moniteurs et instructeurs. Le centre achète beaucoup de chiens directement en Allemagne.

Dans l’armée, notre Berger Allemand peut occuper les postes de ; chien de patrouille afin de signaler la présence d’un danger, chien de guet, chien détecteur de mines (pendant la guerre du Vietnam les Bergers Allemands étaient formés en 15 jours), chien de couloir pour garder une zone protégée comme des entrepôts, chien d’intervention, etc.

Chien de Gendarmerie ou de police

C’est à Gramat dans le Lot que se trouve le centre de formation des maîtres-chiens. Pour la police, les conducteurs sont formés au chenil national de la police à Cannes-Ecluse en Seine-et-Marne.

Les rôles de ces Bergers Allemands sont : la piste pour retrouver un malfaiteur ou un enfant disparu, chien de garde et de patrouille, chien de drogue et d’explosif.

Chien guide d’aveugle

Il est peu utilisé à l’heure actuelle, on peut dire que c’est une utilisation particulièrement difficile qui nécessite des chiens très stables de caractère, sachant résister aux événements les plus brutaux, comme les pétarades de voitures, les Klaxons, les gaz d’échappements, les travaux avec marteaux-piqueurs. On reproche souvent aux Bergers Allemands employés comme chiens-guides le fait qu’ils conservent, malgré leur castration, l’instinct de garde, ce qui fait qu’ils aient tendance à aboyer lorsqu’ils sont à la maison.

Chien détecteur d’explosif

Il est employé par la douane, la police, la Gendarmerie grâce à son nez subtil et en Angleterre il a été utilisé lors des menaces de l’IRA pour la détection des lettres piégées. Un Berger Allemand peut inspecter 500 colis en 3 minutes.

Chien de catastrophe et d’avalanche

C’est la race la plus utilisée pour sa résistance au stress comme chien de catastrophe, malgré les agressions qu’il va subir (bruit, odeurs de gaz et de cadavres, poutres et tôles branlantes) il assurera avec sérieux son travail.

Comme chien d’avalanche il détectera les corps humains ensevelis jusqu'à une profondeur de 5 à 10 m faisant le travail de 10 hommes en quelques minutes de recherche.

Chien truffier

Lors des concours de chiens truffiers c’est la race qui a remporté le plus de championnats, on peut citer en particulier Mme Tedesco à Cahors, dans le Lot.

Chien détecteur de minéraux

Il a été utilisé pour la recherche de gisements de roches sulfureuses, de nickel, de cuivre, de béryllium, etc.

En Scandinavie on opposa un Berger Allemand à un prospecteur professionnel sur un terrain de 3 km2. Le chien engagé, âgé de 2 ans, détecta 1.330 roches sulfureuses contre 270 pour le prospecteur.

BA célèbres
Rintintin

Il a été le plus connu des Bergers Allemands et, par ses exploits au cinéma, a passionné des générations successives auxquelles il a fait connaître les qualités de sa race. Son maître, sergent du corps expéditionnaire américain en France, avait recueilli 2 chiots Bergers Allemands abandonnés par l’armée allemande en 1918. Le premier, Nénette, meurt dans le bateau qui le ramène en Amérique. Le second, Rintintin, va devenir une vedette inégalée : dès 1923, il tourne à la Warner Bros dans 22 films écrits par Darryl Zanuck. Vivant dans le luxe, 5 générations de Rintintin vont faire rêver petits et grands, éduquées et dorlotées par l’ancien sergent qui meurt en 1960. Par la suite, on inventa des feuilletons avec d’autres Rintintin.

Rex

Question : quel est le nom de ce célèbre chien policier du cinéma et de la télévision américaine ?

Le « commissaire Rex » porte en réalité le nom de Santo Von Haus Ziegelmayer.

La santé et le physique :

C’est un chien naturel très facile à élever, il est rare que le Berger Allemand pose des problèmes à son éleveur qu’il s’agisse de la saillie, de la mise bas ou du maternage des chiots.

On trouve quelques cas d’Hémophilie A, d’Insuffisance pancréatique, quand à la dysplasie de la hanche elle commence doucement à s’estomper (Il est important de contrôler chez tous les sujets de la race le bassin et les articulations coxo-fémorales).

Les sujets de grand gabarit semblent plaire au public et il faut se méfier de cette tendance vers l’hypertype où on voit de grands chiens au train arrière surbaissé. On préférera donc le Berger Allemand de taille moyenne : 63 cm au garrot pour un poids de 33 kg environ, et pour la femelle : autour de 60 cm au garrot pour un poids de 30 kg. Les angulations arrière doivent être modérées et si le corps doit rester plus long que haut il ne faudra pas que cela soit exagéré.

Comme l’a si bien dit le créateur de la race c’est celui qui se rapproche le plus du chien naturel en proportion et en constitution qui sera le plus efficace, hors le chien naturel, c’est le loup. A l’heure actuelle il est difficile de retrouver ces critères utilitaires de la race, sauf dans certains pays de l’Est qui ont conservés ce type de Berger Allemand originel et les Clubs de la race devraient peut-être se souvenir de temps en temps, qu’il s’agit d’un chien de travail avant tout…

Les sports où il excelle :
Aucune restriction pour le Berger Allemand, il peut être partout et souvent en première place, qu’il s’agisse de concours de flair (grâce à son équipement sensoriel de 200 Millions de cellules olfactives), d’agilité (où il faut franchir les obstacles les plus divers), d’obéissance (où il évoluera en parfaite communion avec son maître avec un plaisir évident), de mordant sportif (il y démontrera son courage et sa combativité avec brio).

En Allemagne le Club de race tente de conserver l’esprit de Von Stephanitz en exigeant des épreuves pour tous les Bergers Allemands, surtout pour ceux qui doivent reproduire.

Il y a la Körung qui est une épreuve d’endurance sur 20 km complétée par des examens complets du chien. Le test de sociabilité aux autres chiens et aux humains accompagné d’exercices d’obéissance. Enfin il y a les épreuves de travail complètes qui représentent véritablement le filtre idéal pour reconnaître et conserver les aptitudes naturelles et l’équilibre caractériel. Elles sont représentées par le Schutzhund (très proche du R.C.I. ou I.P.O.) qui comporte des épreuves de Flair, d’obéissance, de sociabilité aux gens et aux chiens, de résistance au stress (coups de feu), de courage et de combativité avec mordant. C’est le programme mis en place au début de la race et qui devrait être le seul critère dans tous les pays du monde pour sélectionner les sujets et maintenir toutes les qualités physiques et psychiques au cheptel.

Il est évident que c’est dans le programme RCI qu’au niveau mondial notre Berger Allemand va démontrer toutes ses qualités. Chaque année se déroule un Championnat du Monde des Bergers Allemand.

Dans le programme du Championnat du Monde de pistage, c’est également le Berger Allemand qui occupe la plupart du temps la première place.

On peut citer l'exploit de saut à la palissade droite réalisée à Munich sur une hauteur de 5 mètres par Droll von der Rachelspitz

Drigon von Fuhrmannshof qui réussit l'exploit au championnat du monde RCI 1976 de faire le pointage suivant:

Pistage: 100/100 Obéissance: 100/100 Mordant: 99/100 Total: 299/300

Le maître idéal

Le Berger Allemand n’est ni un sensible ni un émotif, il a un caractère bien trempé, aussi a-t-il besoin de se référer à des valeurs sûres, à des constantes dans la vie quotidienne et dans les rapports avec son maître. Il lui faut un maître sportif, sûr de lui, souple et ferme à la fois, qui sait agir sur les goûts naturels de la race pour le jeu (instinct de proie).

Joseph ORTEGA, conducteur de plusieurs Bergers Allemand: Pistage français classe 3, Ring 3, plusieurs Championnats RCI et Pistage FCI (piste Championnat du Monde).

Copyright Joseph ORTEGA. Articles parus dans la revue Chiens 2000 en 1985, dans la revue Sans Laisse. Livre "Le berger Allemand" Edition Atout Chien (1990) dont je n'ai jamais touché les droits d'auteur, d'où maintenant livres imprimés par moi!!!

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