Le Boxer

Il est incontestablement du type dogue qui avait un emploi de chasseur d’ours ou de sanglier au moyen-âge. Il était employé comme chien de chasse à courre pour poursuivre mais surtout pour tenir au ferme et combattre avec courage et ténacité les pires fauves.

En France ce molossoïde au caractère de Terrier, fut appelé “doguin ”, en Allemagne c’est le Bullenbeisser (combattant de taureaux) qui devait être de taille plus modeste que nos actuels Boxers, ressemblant davantage à un American Staffordshire Terrier si on en croit les gravures datant de 1904 dans l’encyclopédie du Comte de Bylandt. Descendant du chien de Taureau Brabançon, il avait les mêmes aptitudes que le Bull-dog anglais.

On l’utilisa aussi bien comme Bouvier, comme chien de combat, comme chien de chasse ou comme chien de garde. En Allemagne les Bullenbeissers étaient originaires de la région de Dantzig et de celle du Brabant, il avait une taille moyenne de 55 cm au garrot et souvent une robe bringée.

Un ouvrage sur la chasse de V. Flemming, datant de 1719, nous dira qu’il était surtout élevé à Dantzig et qu’on l’utilisait pour la chasse au bison en Pologne et en Hongrie.

Selon Antoinette Cherel historienne de la race, tout aurait commencé en 1880 près de Munich. Elle parle d’un éleveur nommé Alt “bien que cet éleveur se soit gardé de révéler le secret de fabrication du Boxer, l’étude des premiers livres d’élevages allemands nous apprend qu’il avait croisé un mâle – que j’ai baptisé “inconnu ” dans mes travaux – déjà connu comme Boxer, avec une femelle Alts Flora 1, une chienne bringée foncée, née en 1887 en France mais dont le lien de naissance n’a jamais été divulgué. Ce couple se trouve à l’origine de tous les Boxers ”.

Vers la fin du 19ème siècle un groupe de cynophile de Munich va tenter de remonter un type pour cette race aux nombreuses qualités, en particulier pour concurrencer l’Airedale anglais, qui jouissait d’une grande vogue en Allemagne comme chien de guerre.

L’un des ancêtres utilisé pour remonter la race était un Bouledogue anglais nommé Tom. Ce qui permit aux anglais, plus tard, de revendiquer la race et même le nom de celle-ci et on retrouve dans certains de leurs ouvrages l’affirmation que le Boxer doté d’un crâne trop large, d’un sillon frontal trop profond, d’une mâchoire inférieure trop longue, retourne vers le type Bouledogue anglais.

En 1895 quatre sujets furent présentés à l’exposition de Munich, dont le fameux Mühlbauer’s Flocki (produit de Tom et d’une chienne Bullenbeisser blanche), qui fut le premier inscrit au livre des origines du Boxer.

Le Boxer Club allemand va se créer en 1895 à Munich et organiser l’année suivante une exposition spéciale avec une présentation des effectifs de la race où 25 chiens allaient participer.

En 1897 les premières portées sont enregistrées et on peut constater que quatre sujets se distinguent : Flock St. Salvator de couleur fauve né en mars 1894, Bosko Immergruen (bringé) né en octobre 1898, la femelle Meta V.d. Passage (presque entièrement blanche) née en novembre 1898. A cette époque il n’était pas rare de trouver des chiens de couleur blanche ou caille. En 1902, le premier standard est élaboré.

La première revue du Boxer est créée en 1904.

En 1905 le standard de la race sera remanié avec interdiction de la robe blanche, et auquel les passionnés du Club tenteront de se tenir, en particulier sur les directives qui veulent que le Boxer soit un chien sain et fonctionnel ayant un tempérament équilibré.

Dès 1925 il fut d’ailleurs classé comme chien de travail, cette fois c’est la robe noire qui est interdite. En 1938 ce sera au tour des taches de disparaître du standard.

Il est vrai que la guerre avait fait des dégâts dans les rangs des Boxers et c’est des gens comme Fritz Muller qui se battirent pour remonter la race et l’imposer comme chien de travail.

Les inscriptions au Livre des origines étaient de 30.000 en 1933, en 1968 elles atteignaient 80.000. En 1988 apparaît déjà la description de l’oreille non taillée.

Certains sujets marquèrent particulièrement la race, comme le Champion Kurt v. Pfalzgau père du remarquable Rolf v. Vogelsberg, bringé avec une marque blanche sur la nuque, parfaitement typé, avec une taille de 59 cm.
Ses éleveurs firent énormément pour la race, et on retrouve cette passion, dans cette volonté qu’ils eurent pour faire changer l’appellation jugé trop anglaise, en “kämpfer ” (boxeur ou lutteur en allemand).

En France, le Boxer aura son Club de race (Société Française du chien Boxer) en 1922.

A Strasbourg (alors que le premier Boxer est arrivé en Alsace en 1900).
Un second Club sera créé à Mulhouse l’année suivante et enfin, en 1929 on a un Boxer Club de France affilié à la S.C.C. Le Club, qui réunit tous les amateurs, s’installe à Strasbourg. En 1996 la S.C.C. enregistrait 2.545 inscriptions au L.O.F.

En 1950 allait se tenir un congrès international des Boxer Clubs Européens au cours duquel sera créée l’Association Technique Internationale du Boxer (Atibox), dont le but allait être d’étudier l’évolution de la race dans le monde.

Le premier Président en fut Jean Batôt alors Président du Boxer Club de France.

L’anglaise Elizabeth Sommerfield écrira “ils ne veulent pas n’importe quel chien, pas non plus un chien trop difficile à soigner, pas trop difficile à nourrir, pas un chien trop grand, pas trop petit, il doit en outre aimer les enfants, être fidèle et bon gardien... Le Boxer peut répondre à toutes ses attentes. ”

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