LE BULL TERRIER !

LE BULL TERRIER "English Bull Terrier"
Copyright Joseph ORTEGA

Historique de sa silhouette :

Un physique unique dans l’espèce canine avec sa tête à la forme de ballon de rugby, ovoïde avec un nez romain, un corps d’athlète, ferme et compact, des petits yeux obliques au regard noir et direct, malgré son air bougon c’est un joyeux drille toujours prêt à entrer dans le jeu ou à sympathiser avec n’importe quel humain. Il est bien loin le temps de son ancêtre le Staffordshire – Bull-Terrier, voilà plus de cent ans (127 ans exactement) qu’il est devenu un aimable compagnon, attentif et intelligent, peu bruyant et guère démonstratif dans ses effusions, aimant le confort de la maison, en somme un chien de famille très bien élevé. La plupart des amateurs sont attirés par son physique peu commun et hors norme qui choque esthétiquement, alors que sa psychologie est particulièrement intéressante à connaître. L’English Bull-Terrier demeure britannique jusqu’au bout des ongles et ce gentleman dont on vante le flegme, lors de ses évolutions au milieu des humains, peut soudain se transformer en furie s’il s’agit de poursuivre un rat, un chat ou d’affronter un congénère mal intentionné.

Eugène Gayot en rédigeant son « Histoire naturelle » le décrit ainsi : « Le Bull Terrier n’est pas beau de cette beauté de convention qui s’arrête à la figure, mais il est beau de la beauté de l’athlète par les proportions, par l’harmonie et par la symétrie de toutes les parties de l’animal entre-elles ».
Il donne une impression de force en réserve avec sa carrure d’athlète et son corps bien proportionné, ce qui attire l’œil c’est surtout sa tête ovoïde à la fois longue et forte avec des muscles masticateurs bien développés. Cette « down face » vue de profil, a des lignes convexes qu’on ne retrouvera pas dans les autres races. Les petits yeux bien sombres sont triangulaires et très vifs. Les oreilles sont minces et assez grandes, très mobiles. La robe a le poil court, brillant, avec souvent une dominance de blanc, mais le bringé, le noir, le fauve ou le tricolore peuvent exister. Sa taille moyenne est d’environ 45cm au garrot pour un poids de 25kg, même si le standard ne précise pas de limites.

Le Bull-Terrier miniature, en faveur Outre-Atlantique est parfaitement proportionné à sa taille, inférieure à 35,5cm pour un poids de 8 à 9 kilos en moyenne, on sait que dès 1863 à l’exposition d’Islington était prévue une classe spéciale pour lui. Il existe pourtant et pèse moins de 9 kg pour une taille d’environ 35,5 cm ; Nous savons que le Bull a été créé à partir de plusieurs Terriers comme les Manchester, L’Old English White Terrier. Il a été chien de combat contre les taureaux, d’où son nom. Les ancêtres du fameux “ Baxter ” ont été sélectionnés par James Hinks entre 1850 et 1862 (Interdiction des combats de chiens en 1835) c’était surtout des chiens blancs, mais avec déjà la caractéristique de la tête sans stop (cassure du nez), donnant un crâne convexe en ballon de rugby. Au début on ne trouvait que des blancs, puis des bringés, noir, rouge, fauve et des tricolores. Un nommé James Hius favorisa des lignées de petites tailles pour créer le Toy Bull Terrier ou Bull miniature dont le type allait être reconnu en 1939.
On ne peut omettre de citer cet éleveur de Birmingham nommé James Hinks, qui affirmait à qui voulait l’entendre, que l’on pouvait rendre la silhouette de la race beaucoup plus gracieuse sans lui faire perdre ses qualités naturelles. Vers 1850 il pratique de manière régulière le croisement entre le Bull Terrier et l’old English Terrier ainsi qu’avec d’autres races qu’il ne dévoilera jamais, son but c’est d’alléger la race et de fixer une couleur de robe immaculée. Le « cavalier blanc » était né attirant aussitôt les amateurs de chiens originaux et les ricanements goguenards des puristes des combats, qui se moquent de cet animal snob en apparence dont ils disent qu’il a été transformé en mauviette et en chien de luxe et de beauté….

Hinks ne se démonte pas, en 1862 il a déjà assez bien fixé la race, il propose donc de présenter au combat une de ses chiennes « Puss of Brum » à une chienne Bull du vieux type lourdaud (9kg de plus) nommée « Bitch » chez Tuppers à Long Acre près de Londres. Après une demi-heure de combat c’est Puss qui tua son adversaire, on dit que le lendemain elle remporta un premier prix en Beauté. La vérité ou la légende, peu importe, ce qui est sûr c’est qu’à partir de cette époque la robe immaculée du Bull Terrier va plaire au grand public et l’on s’empressera de gommer toute forme d’agressivité en introduisant du sang de Dalmatien, de le rendre toujours plus svelte par des croisements avec le Whippet, de fixer la particularité de la « downface », où le stop disparaît de la tête pour donner l’apparence d’un ballon de rugby. En 1895 Edouard VII demande, de manière prémonitoire avec ce qui se passe de nos jours à la FCI, d’interdire la coupe des oreilles, qu’à cela ne tienne, des éleveurs comme la famille Hinks eurent recours à la consanguinité et finirent par fixer les oreilles portées droites. Le problème suivant qui allait se poser, c’est une infirmité allant de pair avec la dépigmentation, c’est-à-dire la surdité (dans ce cas la peau est rose, le poil blanc, l’œil paraît rouge). Pour redonner de la couleur et éradiquer cette tare, en 1910 on eut recours à des retrempes avec l’ancien Bull du Staffordshire, ce qui permit d’otbenir en dehors du blanc, le bringé noir, rouge, fauve et la robe tricolore. La race avait été reconnue comme English Bull Terrier en 1873 et était devenue un chien de show (exposition de beauté), les Champions se succèdent : Greenhill Wonder ( 1890) White Wonder et Woodlete Prio (1849) ou Bloomsbury young King (1904) qui porte les oreilles en rose depuis l’interdiction de l’essorillage (1895).

Nous verrons sa passionnante histoire qui est en même temps un exemple de sélection bien menée, pour parvenir à fixer un type original. De toute évidence le chien à la tête d’extra terrestre ne laisse personne indifférent que l’on soit irrésistiblement attiré vers lui où que son aspect face peur. Ceux qui ont vu le film Baxter, le chien qui pense, auront gardés une image plutôt négative de la race, les maîtres qui partagent leur existence avec elles vous diront combien elle est attachante….

Le Bull-Terrier est le descendant du Bulldog anglais, lui même issu de ces chiens de combat qui accompagnèrent en Grande-Bretagne les légions romaines ou les Phéniciens. Ils seront appelés Pugnax Britanica (lutteurs bretons) des chiens hargneux ne craignant pas la douleur, capables de se jeter aux cous des chevaux ou de franchir un mur de feu pour attaquer les soldats ennemis. Ils impressionnent les romains qui trouvent aussitôt un rôle pour eux dans leurs venationes (jeux du cirque), exportant de nombreux sujets vers l’Italie dans des cages en fer. Certains seront croisés avec le molosse romain, fort et puissant ou avec des Lévriers pour la poursuite du grand gibier. Ce qui donnera le type Mastiff ou le type Bandog qui engendrera le Bulldog mais également le Lévrier écossais comme le montre une statuette trouvée à Lydney dans le Gloucestershire.

A Fleming écrira : « Le Mastive est un grand chien qui sert à transporter de l’eau ou à d’autres tâches ménagères (…) Le Bandog plus petit et plus agile est capable de prises rapides avec sa mâchoire qu’il maintient avec mérite ». A cette époque la sélection est basée uniquement sur les qualités à l’utilisation, comme l’écrit Varron, on choisit un chiot par le moyen du Catulos probare : c’est-à-dire, enfermer les chiots dans un cercle de flammes, on lâche la mère qui sauvera en premier les meilleurs !

En 1209 on retrouve dans « the Survey of Stamford » une indication sur l’emploi qu’il tenait pour combattre les taureaux « Bullbaiting ».

Le Comte Guillaume Warren, Seigneur du roi Jean, observait en 1205 les affrontements qui avaient lieu au pied de son château entre les chiens des bouchers et les taureaux. Le taureau est attaché à un pieu par une corde solide et le chien doit esquiver les coups de cornes, pour saisir son adversaire au museau, afin de l’immobiliser après l’avoir lacéré de coups de dents rageurs. Guillaume Warren satisfait de ce divertissement, qui allait bien avec les mœurs de l’époque, fit don de sa prairie aux bouchers afin qu’ils y organisent chaque année leurs combats. Au début le chien devait tuer le taureau le plus vite possible, par la suite on fit attaquer le taureau par plusieurs « Bull », les paris étaient tenus sur le premier qui parvenait à saisir la tête et à ne plus la lâcher. En 1623 l’ambassadeur d’Espagne, en visite à Londres, se dira très impressionné par l’attaque d’une meute de Bulldogs contre un ours blanc sur le bord de la tamise, combat qui se termina dans l’eau. Entre 1799 et 1822 on leur fait affronter des singes. Le terme de « Bulldog » semble avoir été employé pour la première fois par un certain Prestick Eaton en 1632 dans une lettre adressée à George Willington à Londres, auparavant c’était plutôt la dénomination de « bandog », du fait que ces chiens étaient presque toujours à l’attache.

A l’époque le Bulldog est un chien à la silhouette plus allégée, lui permettant une mobilité et une agilité très poussées, son nez est dégagé pour lui permettre de ventiler son corps, les pattes son plus hautes, il est sans doute issu de vieux Mastiff anglais et du Terrier. Par la suite on orientera ces combats contre des ours « Bearbaiting » ainsi que vers d’autres animaux, un spectacle très populaire aussi bien auprès des seigneurs que dans le peuple. Des initiatives locales commencèrent à créer des types différents, fruits de nombreux croisements entre Bulldog et Terrier pour améliorer les qualités de combattant. En 1822 le nom de Bull-Terrier qu’on nomme également White cavalier (cavalier blanc) pour la couleur de sa robe, apparaît sous la plume de Pierce Egan dans « Annals of sporting ». Il est évident que pour obtenir la particularité de la robe, le Terrier qui fut le plus utilisé dans la création de la race est sans doute le vieux Terrier blanc, un tueur de nuisibles, comme le renard ou le blaireau.
Le Bull Terrier va d’ailleurs très vite se distinguer comme tueur de rat au cours des Rat Killing Match ou chaque chien devait au moins tuer son poids en rats ou le faire en temps limité. Un Bull Terrier nommé Billy qui appartenait à M. Rug Willson parvint à occire 4000 rats en sept heures.

Un auteur de l’époque décrit ainsi les combats de chiens « grognements, grondements, hurlements, aboiements, glapissements. La cour éclairée à giorno ; deux Bull Terriers de combat en pleine action dans un enclos circulaire délimité par des pieux de palissade. Les spectateurs de glapir, de brailler, de hurler, de gronder et de parier ; un peu à l’écart mon petit Pacha adoré que l’on était en train de préparer pour l’assaut. Deux grands gaillards de négres lui passaient aux pattes des gants de cuir noir garnis de lames de rasoir. Pacha arborait une muselière décorée de svastikas. Je reculais discrètement, prêt à tirer. Pacha émit un reniflement et sauta sur son plus proche tourmenteur… »

C’est ainsi que James Ellroy explique comment il récupéra son chien qu’on préparait au combat, dans son livre « la vie de Pacha ». Lorsque les combats seront interdits officiellement, ils continuèrent de manière illicite entre les comtés de stafford et Dartmoor avec des guetteurs pour prévenir une descente de police. … »

En 1778 le Duc du Devonshire supprima les combats contre les taureaux qui devaient se tenir à Tutburg, une tradition qui remontait à 1374. En 1802 le Révérend Barry parvint à supprimer par un sermon un combat qui doit avoir lieu.
En 1824, la Royale Society for the preventy of cruetly to animals, est la première société protectrice des animaux, elle est dirigée avec passion par le Révérend Arthur Broome.

Le Bull terrier de l’époque est déjà très proche de celui que nous connaissons mais avec beaucoup plus de stop (cassure du nez). On le nomme Bull and terrier, Pit dog ou Pit Bull (Pit pour arène ou fosse), half and half (moitié Bull et moitié terrier).

A cette époque les oreilles sont taillées en pointes pour éviter que l’adversaire s’en saisisse (en 1895, l’interdiction de couper les oreilles poussera les éleveurs à sélectionner des sujets pour obtenir le port d’oreilles dressées naturellement), la longueur de la queue droite est calculée pour être saisie par le maître, ou pour qu’il puisse la mordre pour faire lâcher prise (chez le bouledogue elle deviendra tirebouchonnée).

Les combats entre chiens sont toujours prisés et vers 1850, un éleveur nommé James Hinks, de Birmingham, se singularisa en créant des lignées de chiens à la robe immaculée alors que les autres sujets étaient plus ou moins tachetés. Il faut dire que l’engouement était tel pour ces cruels combats, que même à Londres deux arènes furent construites : le Westminster Pit et Paddington Pit. Ce qui entraîna en 1835, un arrêté du Parlement britannique avec l’assentiment royal, interdisant ce genre de spectacle dégradant.

Ses détracteurs lui reprochèrent de vouloir dégénérer la race et d’en faire un chien de « show » ayant perdu ses instincts de combattant. Pour prouver le contraire, Hins accepta d’opposer dans un combat chez Tuppers à Long Acre près de Covent Garden, sa meilleure chienne, Pussy of Prum , celle qui était le plus typé, à Bitch une autre chienne plus puissante. En trente minutes Pussy parvint à occire Bitch.
Le prix remporté par Hinks fut de 5 livres, une caisse de champagne, et surtout de la considération pour un Bull terrier plus élégant tout en conservant ses aptitudes.
On raconte que le lendemain Pussy sortit victorieuse d’une exposition canine. C’est le moment où le Bull terrier allait franchir le pas entre les terrains de combat et les salons, où en continuera à l’appeler « gladiateur » pour sa silhouette musclée et son tempérament déterminé.

C’est celui qui va supplanter le Bulldog, dés 1882.

On le nomme également White cavalier (cavalier blanc) pour la couleur de sa robe, son nom apparaît pour la première fois en 1822 sous la plume de Pierce Egan dans « Annals of sporting ».

Il est évident que pour obtenir la particularité de sa robe, on utilisa au début le vieux terrier blanc (old English terrier), un tueur de nuisibles. Issu directement du Bulldog et du Terrier, le Bull terrier va très vite se distinguer comme tueur de rats au cours des « rat killing match » où chaque chien devait tuer son poids en rats ou bien devait le faire en un temps limité.

L’orientation de l’élevage s’orienta vers de plus en plus de raffinement et on opéra des croisements avec le Dalmatien par exemple, pour pouvoir éradiquer les problèmes de surdité qui surviennent de temps en temps avec des sujets blancs. En 1920, le standard admit les sujets à robe colorée.

Le Bull terrier n’était plus toujours le « white terrier » ou le « cavalier blanc ».

Dès 1918 on voit se transformer sa tête et apparaître la « Down face » typique de la race, qui donne un nez romain et une tête en ballon de rugby. Les premiers sujets avec cette particularité apparaissent en exposition, le premier s’appellera « Lord gladiator ».

En 1943, la variété « miniature », qui existait déjà à la création de la race, fut enfin rajoutée au standard.

Après la seconde guerre mondiale le Bull terrier commence à connaître la faveur du public qui se passionne pour sa silhouette unique et pour son tempérament enjoué, en particulier en Afrique du Sud et en Australie.

Résumé historique
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Ce mélange de Terrier et de Bulldog que certains appellent Half and Half ( moitié-moitié), Bull and Terrier, Rough Terrier ( Terrier brutal), est apprécié par les mineurs et les ouvriers qui trouvent facilement de quoi nourrir ce petit démon à quatre pattes et qui peuvent se défouler et gagner quelques argent en le faisant combattre clandestinement. Dans le journal des Sports anglais, un journaliste écrira en 1821 que le croisement qui permit d’obtenir la race vient d’un mâle Bull-Dog avec une femelle Terrier (Old English White Terrier), mais rien ne prouve que d’autres races n’y contribuèrent pas. Le Bull Terrier de l’époque est différent de celui que nous connaissons, il est assez haut sur patte avec un museau allongé et un stop comme toutes les autres races au niveau du nez, l’encolure est puissante, les oreilles sont coupées, la robe porte toutes les couleurs. Dans les Pubs et les Tavernes des banlieues ouvrières, le Sporting Bull Terrier ou Vermin Killer (Tueur de vermines) est utilisé chaque samedi soir et de nombreux éleveurs amateurs tentent d’augmenter ses qualités de combattant, en particulier dans le Staffordshire. Ceci termine l’histoire de l’ancêtre du Bull-Terrier faites de douleur, de sang et de combats, le Bull-Terrier moderne allait naître.

La véritable tête bombée ou down face qui fait l’originalité de la race, n’apparaîtra de manière aussi exagérée que celle que nous connaissons maintenant, chez l’étalon « Lord Gladiator » en 1918.
Le Staffordshire-Bull-Terrier véritable bête de combat avec une tête proche de l’ancien Bulldog s’était transformé en un élégant animal de compagnie qui au début était de grande taille puis en vint à avoir une variété de petit gabarit au XIXe siècle, il devint le Bull Terrier miniature (que l’on rajouta au standard du Kennel Club en 1943).
C’est d’ailleurs après la Seconde Guerre Mondiale que la race allait prendre sa véritable expansion dans tous les pays du monde. Evolution du crâne, le stop va disparaître et un arrondi apparaitre. Pour ceux vivants en Suisse voir muséum histoire naturelle de Berne!

Son caractère et son éducation :

Il est doté, comme la plupart des Terriers, d’un fort tempérament, et il ne conviendra pas aux maîtres trop laxistes qui laissent aller les choses. Ce « monsieur » doit recevoir une éducation ferme, mais souple, dès le plus jeune âge pour pouvoir être dirigé. Chaque fois que son maître le qualifiera de chien indépendant ou de rebelle, il devra se poser la question de savoir : « En quoi ai-je contribué à cet état de chose ? »

Dans Dogs of the Brittish Islands publié en 1886, Walsh écrira : « contrairement au Bulldog qui est un excellent compagnon pour les hommes, il est un peu trop violent pour être conseillé aux dames ». la race a depuis bien évoluée…
On commencera donc son éducation de manière précoce, après avoir sélectionné un éleveur ayant des reproducteurs avec un caractère parfaitement équilibrés, surtout la mère qui servira de modèle aux petits pendant un temps.
Dès l’arrivée à la maison il doit savoir où est sa place dans la hiérarchie du groupe et quelles sont les interdictions.

Pour fixer l’autorité des maîtres on prodiguera des manipulations comme le fait de retourner le chiot sur le dos et de le maintenir ainsi quelques secondes plusieurs fois par jour.
On l’habituera à se laisser toucher les dents, à être soulevé dans les bras. On lui apprendra à attendre l’ordre pour manger sa gamelle et lorsqu’il sera en train de se nourrir, on glissera les mains dans la nourriture, s’il se rebelle on doit intervenir aussitôt par un « non » énergique en l’attrapant par la peau du cou (mieux vaut régler la question avec un chiot que laisser dégénérer les choses plus tard).

L’obéissance doit se faire par la Méthode Naturelle sous forme de jeu avec une balle ou un Kong qui serviront à le récompenser dès qu’il exécute le bon comportement. Le rappel sera particulièrement travaillé et cela dans toutes les circonstances, à son arrivée on le félicite et on le récompense même s’il a mis du temps à revenir. Dans tous les cas on n’essaye pas de lui courir derrière s’il est réticent à revenir, car il est assez intelligent pour comprendre qu’il est plus rapide que son maître même à son plus jeune âge. Grâce à son intelligence il comprendra vite, surtout s’il reçoit une correction pour négliger de revenir aussitôt, il retardera davantage son retour la prochaine fois.

On veillera également à ne pas l’entraîner dans des séquences d’excitation, en l’habituant à mordre sur des chiffons, car il en prendrait vite la manie déplorable, allant décrocher par jeu le linge suspendu ou mordillant allégrement le bas des pantalons des maîtres ou des visiteurs pour manifester sa joie à la façon d’un Terrier.

La race n’est pas sur la liste des chiens d’utilité aptes à la pratique du mordant sportif, pourtant avant qu’il ne soit interdit, certains sujets avaient démontrés des qualités certaines avec sur la toile du costume une bonne prise en gueule ferme et entière et une grande combativité, d’autant plus qu’il n’est absolument pas sensible à la menace ou à l’environnement.

La socialisation aux humains doit être entretenue avec les étrangers, adultes et enfants, lors des sorties en ville. En général notre « cavalier blanc » a beaucoup de sympathie pour les humains, en particulier avec les enfants qui savent l’entraîner dans le jeu à condition de ne pas trop l’énerver. S’il fait preuve d’une grande patience et supporte bien les manipulations et les contacts viriles, il est des circonstances où on doit apprendre à l’enfant le respect de son chien, en particulier lorsqu’il dort ou mange. Ceci ne l’empêchera pas lorsqu’il est en situation de garde d’affronter n’importe quel évènement avec le courage qui va de pair. Pour l’impressionner il faut se lever de bonne heure, et s’il doit affronter un inconnu qui tente de pénétrer dans l’espace territoriale de son maître, il avancera la tête et la queue redressée, fremissant les babines pour montrer ses dents, sûr de son aspect dissuasif.

La sociabilité avec les congénères est souvent son point faible et s’il n’est pas agressif de nature, il risque rapidement de « monter les tours » si un autre chien tente de le dominer, surtout s’il s’agit d’un chien du même sexe. Pour pallier à ce problème on pratiquera pendant sa prime jeunesse les contacts et les jeux avec des chiots d’autres races ainsi qu’avec des adultes très équilibrés.
D’aune manière générale, le Bull-Terrier est un excellent chien de famille qui s’accommode très bien des vicissitudes humaines pourvu qu’on le laisse s’exprimer au moins une heure par jour son énergie naturelle. Dans la maison il est discret, peu aboyeur, pas trop collant tout en étant très attaché à ses maîtres.
Sir Walter Scott (1771-1832) l’auteur d’Ivanhoé décrira son Bull-Terrier Camp ainsi : « Le Seigneur tout puissant, qui a fait du chien le compagnon de nos plaisir comme de nos peines, l’a gratifié d’un caractère noble et incapable de tromperie. Il n’oublie ni ses amis si ses ennemis, se souvient parfaitement des bienfaits et des efforts. Il partage l’intelligence de l’homme mais non sa duplicité. Vous pouvez acheter un assassin pour tuer un ennemi ou quelqu’un pour le faire condamner à mort par son faux témoignage, mais vous ne pouvez pas obtenir d’un chien qu’il se retourne contre son maître. Il est l’ami de l’homme sauf quand ce dernier mérite son hostilité ».

Le sport où il excelle :

L’Agility :
Ce concentré d’énergie est capable de s’exprimer avec brio en Agility, survolant les obstacles avec aisance par bond nerveux, tout en gardant un œil attentif sur les directives du maître. On doit faire preuve de patience lorsqu’il s’agira de lui faire entendre raison pour respecter les zones obligatoires, tant il prend de plaisir à mobiliser son corps.

L’obéissance :
Dans ce programme de chien civilisé aux ordres du maître, on aura tout intérêt à pratiquer une méthode axée sur le jeu ou la friandise, car si on le brutalise il perdra toute joie de vivre et ses exécutions s’en ressentiront.

Le Pistage :
La forme de sa tête ovoïde ne nuit pas à ses prestations dans ce domaine et il est doué d’un excellent appareil olfactif, d’autre part sa ténacité sur le tracé odorant permettant une qualité irréprochable dans la tenue de piste quelle que soit sa longueur. On l’a vu participer au Championnat du Monde de pistage sans démériter au milieu des spécialistes comme les Bergers Allemands.

Le Bull Terrier en vedette :

Certains ont choisis la race par snobisme, pour sa silhouette particulière, d’autres pour sa personnalité affirmée, comme Serge Gainsbourg ou Florent Pagny.

Le cinéma l’a utilisé dans « Baxter » ne donnant pas de lui une très belle image, ou comme mascotte dans la série « Les têtes brûlées ».
C’est un chien de l’armée américaines, un Bull-Terrier appelé Stubby qui fut le plus gradé de la gent canine. Son maître arriva en France pendant la Guerre de 14-18 avec son chien caché dans les bagages. Le Caporal Conroy l’avait avec lui dans les tranchées, Stubby saisit un jour un espion allemand et refusa de le lâcher malgré les coups qui pleuvaient sur sa tête. A chaque fois qu’un obus arrivait il sautait dans la tranchée et plaquait ses pattes sur sa tête prévenant les soldats du danger par son comportement. Après avoir été gazé et blessé il revint aux Etats-Unis pour recevoir du Président Wilson et du Général Pershing le grade de Sergent.

Le Général Patton fit toute la guerre en compagnie de son Bull Terrier.

Emily Brontë (1818-1948) l’auteur de « Les hauts du Hurlevents » avait un Bull Terrier nommé Keeper qui était fou de sa maîtresse, lors de sa mort on écrivit : « Emily avait un chien, une sorte de bâtard très sauvage. Son nom était Keeper. Il avait pour elle une adoration totale. Il suivit son enterrement et ensuite, jusqu’à sa mort, il monta la garde sur le pas de la porte de sa chambre ».
Baxter :
Le cinéma s’est emparé de ce faciès peu commun avec son masque impénétrable, pour en faire une sorte d’animal maléfique qui parle en voix off, exprimant ses pensées sur les humains, avec qui il partage la vie, et capable de se venger. Une image qui sied bien au festival d’Avoriaz sur le film fantastique mais qui est si peu conforme à la réalité….
Patay Ann hôtesse d’accueil des voyageurs.
Cette femelle Bull Terrier est née en 1929 à Portland en Orégon, elle vécut dans le port de Juneau en Alaska. Sa célébrité elle l’a doit au fait qu’elle accueillit toute sa vie les bateaux de voyageurs par des jappements joyeux et une fête expressive. En 1934 le major Goldstein lui donna le titre d’Hôte officiel de juneau et lorsqu’elle s’éteignit le 30 mars 1942, de nombreuses personnes assistèrent à l’immersion de sa dépouille. En son honneur une statue de bronze fut érigée le 3 juillet 1992 sur le quai, où elle continue à accueillir les touristes.

L’évolution de la race en France :

Alors que la plupart des pays l’avait adopté ; la race ne commencera son entrée en France que dans les années 80, auparavant on ne comptait que moins de 10 inscriptions annuelles au livre des origines. En 1983 on trouve 37 inscriptions au LOF, en 1987, 51, en 1990, 96, puis se fut une ascension lente mais sûre :
Le Bull Terrier est classé dans le 3e groupe, il est intégré dans le Club Français de l’Airedale Terrier et divers Terriers qui réunit 24 races. Il est possible que certaines races aient bientôt leur propre Club, en attendant si vous désirez devenir propriétaire d’un Bull-Terrier, il faut demander la liste des éleveurs de qualité au Club Français .

Entretien et santé :

Le poil est court, plat, uni, dur au touché, la peau épousant les formes du corps sans plis, le sous-poil est rare en général. Son entretien consistera en un brossage énergique deux fois par semaine, pour le garder bien luisant, on peut utiliser une brosse en crin et un chiffon de flanelle. La peau doit être bien aérée pour éviter le formation de séborrhée et les yeux nettoyés pour faire disparaître les traces rougeâtres dues à l’acidité des larmes surtout chez les chiens à la robe immaculée.

Si d’autres Terriers anglais comme le Fox et l’Airedale ou bien le Skye, le Yorkshire, le Kerry Blue, doivent être entretenue par des spécialistes du toilettage (inventé d’ailleurs par les Anglais), un poil ras comme le Bull, le Manchester ou le Staffordshire Bull ne vont nécessiter que peu de soins, ce qui est un énorme avantage pour les maîtres. A la rigueur avant une exposition de conformité au standard on peut faire briller avec un voile d’huile de vison et saupoudrer de craie les chiens tout blancs.
Pour le nourrir on dépassera ps 500g d’aliment complet sec d’excellente qualité, le standard ne définit pas de limites en poids et en taille mais on peut estimer le poids moyen autour de 25kg chez l’adulte.

La peau :
Son pelage n’est pas fait pour affronter les intempéries il ne faut pas le laisser en permanence à l’extérieur en hiver sans un abri contre le froid et l’humidité. Au retour de promenade s’ il s’est baigné ou a batifolé sous la pluie, on le séchera correctement avec de vigoureuses frictions à l’aide d’un chiffon et d’un sèche-cheveux.
La peau peut être sensible aux allergies et des troubles de la pigmentation cutanée peuvent apparaître avec des taches de ladres. Chez certains chiots on peut trouver ce qu’on nomme une acrodermatite létale qui se présente sous la forme d’un pelage très clair, des troubles de croissance, des infections de la peau….

Les boiteries :
Il ne faudra pas trop forcer le chiot à la course ou au saut, tant que le squelette n’est pas terminé, à l’âge adulte on contrôlera par examen radiographique les hanches, afin de dépister une dysplasie.
Dans certains cas il peut s’agir d’une luxation de la rotule, qui survient au cours de la marche et qui se manifeste par un repliement de la patte soudaine.

La mâchoire :
Au cours de l’évolution de la race la sélection a orientée la forme de la tête vers l’effacement de la cassure du nez (stop), ce qui a quelquefois pour conséquence le prognathisme et le manque de place pour les dents, surtout sur la mâchoire supérieure. Rappelons que prognathisme vient du Grec Pro, en avant et de Gnathos, mâchoire, ce qui signifie « mâchoire en avant ». Chez le Bull le raccourcissement de la mâchoire supérieure par rapport à la mandibule, peut faire dire du chien qu’il est « grignard » ou « undershot » chez les anglais.

L’œil :
L’entropion (enroulement de la paupière, le plus souvent inférieure) les poils vont frotter sur l’œil et l’irriter ou provoquer des dégâts sur la cornée. L’ectropion : la paupière est éversée vers l’extérieur.

Surdité :
Si auparavant on pouvait trouver des cas de surdité chez les chiens à robe blanche, conséquence de l’albinisme, depuis qu’il est admis plusieurs couleurs de robe : bringé, bringé noir, rouge, fauve, robe tricolore… avec une prédominance sur le blanc cette infirmité a presque totalement disparue.

Voir dans ce site de Joseph ORTEGA les livres et les stages ouverts à tous pour améliorer ou sauver leur chien, ainsi que l'historique de l'usage bénéfique des chiens!

Photo du début du Bull en Angleterre!

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