C’est un très ancien chien de berger allemand, d’ailleurs un des ancêtres du Berger Allemand. On pense qu’il descend des chiens de ferme du moyen – âge qui étaient appelés “ Hovewart ” ou “ Hofwart ” ce qui signifie “gardien de cour ”, en ancien allemand "hove": ferme et "wart": garde.
Son travail était principalement la garde des troupeaux, surtout contre les loups, et lorsque ceux-ci disparurent au XVIIe siècle, il devint conducteur. On trouvera une description de la race en 1230 sous la plume de Eike Von Repgow dans "Miroir de Saxe": Sachsenspiegel, et un texte de 1473 mentionnera ce qu’il en coûte à la personne qui aurait tuer un tel chien, surtout la nuit, de même s'il était volé: "Si le chien qui s'appelle un Hovewart; et qui protège les maisons et les cours la nuit et le jour, est volé alors que le soleil est couché, le voleur doit en donner un autre aussi bon et trois shillings en plus. S'il est volé en plein jour, le voleur doit en donner un autre aussi bon et un schilling en plus".
En 1513 on le retrouve dans un célèbre tableau de Albrecht Dürer (1471-1528) “le chevalier, la Mort et le Diable ” comme symbole de la fidélité du chien envers son maître, même au – delà de la mort. Paul Eippers écrira: "Le Sachsenspiegel, le livre de droit de l'animal le plus ancien du moyen-âge en Allemagne, parle d'une race de chiens, en termes tels que nous pouvons admettre que le "Hovawart" était déjà à l'époque, et depuis longtemps, au service de l'homme du Nord, en qualité de "Hova", la propriété foncière de l'homme. Mais il n'était pas seulement le gardien du foyer, il était aussi le protecteur des troupeaux et le compagnon de combat de l'homme contre le gros gibier.
Dans le caractère du Hovawart, on trouvait la fidélité au maître, l'amour protecteur à l'égard des enfants, de l'homme et des animaux domestiques, combinés à une immense ardeur au combat". Au 15ème siècle, Heindrich Mynsingen écrit un livre sur les faucons, les chevaux et les chiens, il citera le Hovawart comme pisteur pour rechercher les criminels. Johann Krunitz, en 1773, va citer les différents emplois du chien; on trouve le chien de maison "Haushund", le chien de campagne "Bauerhund, le chien de cour "Hofhund"…
On pense que le Hovawart a pour ancêtre le Berger du Wurtemberg qui avait pour caractéristiques une taille solide, un poil long et épais et des oreilles tombantes, avec une robe souvent de couleur claire (pour ne pas confondre avec les loups). On le trouvait principalement en montagne, tout comme le Kuwasz hongrois, le berger des Tatras, le Slovensky Cuvac (slovaque), Le Charplaninatz yougoslave, le berger des Abruzzes (Italie). Au Nord et au centre c'était plutôt le berger de Thuringe à oreilles droites et à taille plus réduite, un chien des plaines. K.F. König a déclaré que ce chien ancien, est à l'origine de tous les chiens Bouviers ou Bergers.
C'est à partir de croisements bien étudiés avec des races apparentées que le Hovawart fut recréé: "Un chien simple et dur, fidèle et ne braconnant pas, en même temps gardien. Il devait être grand et fort, tenace, résistant, courageux, intrépide.". On doit donc son renouveau à König et à d'autres éleveurs (Alwin Busch, Geiser, JA Becker, Théo Gräb) qui utilisèrent des chiens de ferme du Harz (centre nord), de l'Odenwald (centre ouest, et de la forêt noire, correspondants au type ancien. Certains, comme Alwin Busch de Biederitz, prés de Magdebourg, ajoutèrent le Berger Allemand ainsi que le Kuvacz (berger hongrois), Leonberg et le Terre-Neuve. Ses chiens servirent à la garde l'aéroport de Magdebourg.
En 1922, le "Club du Hovawart pour chiens de défense" est fondé à Thale à Hartz, avec les premiers sujets inscrits au livre des origines, grâce à König. Chien d'utilité avant tout, il doit à J.A. Becker de Hessen, en 1927, le premier emploi comme chien de police. Sa chienne "Zenzi" put démontrer les qualités de la race. Un mâle va servir de base à la race, c'est Castor Meyer Busch né en 1922, fait de 45% de Hofvawart, de 28% de berger Allemand, de 15% de Berger Hongrois, et de 12% de Terre-Neuve.
C'est en 1937 que la race sera reconnue par la société canine allemande. König pendant la guerre sera le responsable du club de race "Hovawart Verein für deutsche Schutzhund", ainsi que le représentant de l'élevage pour le Reich " Reichsbeauftragter für das Diensthundewegen". Après la seconde guerre mondiale, la race a pratiquement disparue, beaucoup de sujets étant morts en service, d'autre part les documents d'élevage ont été détruits par les bombardements. En 1948, Schramm va créer une association d'éleveur reconnue par le VDH (Association Cynologique allemande) à Coburg.
Il faudra attendre 1951 pour que des éleveurs passionnés de la race se regroupe dans une association. De nombreux chiens étaient utilisés en service de garde ou pour la compétition en Shutzhund, grâce à des gens comme Gustav Dehler et Karl-Heinz Schmit, de Westphalie, d'où l'agrément de la race en 1964 à Kassel par le VDH. Un nouveau départ pour l'élevage qui permettra en 1964 que la race soit reconnue par la FCI comme chien d'utilité. On va le voir participer au Championnat du monde RCI (issu du Schutzhund) où le chien doit être bon dans les trois disciplines: Obéissance, Pistage, Mordant sportif.
En Allemagne 3 clubs seront formés: le RZV, le HZD Hovawart Zuchtgemeinschaft , HC (Hovawart Club). C'est celui de Cobourg, le "Rassezuchtverein für Hovawart Hunde" fondé en 1948 qui sera affilié au VDH, l'organisme officiel du pays. On trouvera en 1992 le Verein für Hovawart-Hunde ev.
En 1956, le Hovawart arrive au Pays-Bas, c'est la femelle Baloo von Gila à Mme Fremery-Ledoux, le club de race est créé en 1959.
En 1984 l'International Hovawart Fédération (IHF) est créée sur 13 pays.
Le Hovawart lorsqu'il a une robe blonde est souvent confondu avec le Golden Retriever par les non connaisseurs. On trouve trois variétés de couleur avec un poil long et soyeux: noir et feu, noir et blond, blond. Comme tous les chiens de grande taille (jusqu'à 70 cm au garrot pour les mâles et 58 à 65 cm pour les femelles), il a une maturité assez tardive, vers 2 ans, néanmoins il a un caractère très malléable.
Malgré sa taille, son faible poids, lui permet une grande souplesse et des qualités de sauteur qui étonne lors du franchissement des obstacles en compétition.
Comme son cousin le Berger Allemand il est plus long que haut.
Chez lui les oreilles sont attachées haut et tombantes jusqu'à la commissure des lèvres. Il peut être utilisé à différentes disciplines comme le pistage.
On l'apprécie beaucoup à l'heure actuelle, maintenant que son caractère s'est considérablement adouci comme chien-guide d'aveugles, pour sa taille qui permet un contact aisé avec le non-voyant.
