Le Labrador

Le Labrador !

Joseph ORTEGA
Un chien de chasse qui bat tous ces records de popularité. Le Labrador est entré dans la ville et occupe le plus grand nombre de foyers avec chien, on le trouve dans les administrations comme la Douane à la détection de drogues ou d’armes, comme chien guide d’aveugle ou d’handicapé, comme chien de sport de compétition en Pistage, en Agility, en Obéissance, comme chien d’avalanche ou de catastrophe, et enfin, comme chien de chasse polyvalent, cependant cette particularité de s’adapter à tout ce qu’on lui demande et son équilibre caractériel légendaire (à l’heure actuelle ce n’est pas toujours le cas) en font l’équivalent dans les chiens d’utilité du Berger Allemand, derrière lequel il se place en nombre de naissance.
Il tire son nom du Labrador, sa terre d’origine, pourtant il n’est pas canadien mais anglais, car il parvient dans les îles britanniques dès 1820 ramené par des pêcheurs de morue, il portait alors l’appellation de « chien de St Ghon ». Nous savons que c’était un chien d’eau puissant et rustique, excellent rapporteur des poissons échappés des filets de pêche, avec son grand cousin qui il cohabitait, le Terre-Neuve.
Au début il était d’ailleurs tout noir puis il devint marron, foie ou jaune, roux ou crème.

Il existe chez nous depuis la fin du XIXe siècle grâce aux Comtes de Bagneux et Clary, le Retriever Club de France ayant été fondé en 1911. Ce gentleman a occupé le monde entier avec sa tête ronde et son allure débonnaire et se retrouve en tête au Hit-Parade au pays des 50 millions de chiens, les USA, ainsi qu’en Grande-Bretagne ou au Canada.
Ce qui préoccupe les Clubs de race dans tous les pays c’est d’abord le fait qu’il y a une lente dérive du standard vers l’hyper type qui ne correspond pas aux critères d’un chien d’utilité, ensuite sur apparition de troubles comportementaux inexistant auparavant et qui surviennent chez toutes les races ou l’esthétique prime sur le psychisme. Il faut savoir que comme beaucoup de races de chiens de travail il y a des lignées de beauté exclusivement et celles qui ne sont orientées que vers l’utilité. Selon certains spécialistes cela reviendrait à dire qu’il y a deux critères totalement dissemblables, tant du point de vue physique que psychique.
Il faut dire que le proportions de chiens destinés au travail est presque infime en France et il y a fort à parier que c’est le type chien de canapé qui sera conservé plutôt que celui de Retriever à l’eau. Ce qui inquiète le Club de race c’est également le fait que chez nous très peu de sujets (environ 30% seulement) seront présentés à la confirmation pour obtenir l’inscription définitive au L.O.F. (Livre des origines Françaises).
Son avenir se présente sous le meilleur aspect si le Club de race parvient à surveiller et à corriger les mauvaises tendances de l’élevage actuel, surtout des particuliers qui font reproduire sur un coup de cœur sans prendre garde aux conséquences désastreuses que cela peut avoir pour la race.
Être très populaire cela entraîne de l’être plus encore, surtout lorsque les personnes qui ont besoin de l’attention du public ou des votes des électeurs se servent de son image de marque, ce qui fut le cas de nombreux artistes et membres du Show-bines ainsi que d’hommes politiques (pour en citer quelques-uns : Georges Pompidou – François Mitterrand – Valéry Giscard d’Estaing – Jacques Chirac).

Son histoire :
La légende prétend qu’il serait issu du mariage d’un loutre et du chien de St John ou du Terre-Neuve. Il est vrai qu’il a la queue comparable à celle d’une loutre et qu’il est excellent nageur avec un goût prononcé pour l’eau ! Ce qui est certain c’est le lieu d’origine si l’on s’en tient aux descriptions des voyageurs de l’époque. Il serait né au Canada, plus précisément au Labrador qui possède la baie d’Hudson, la plus grande baie du monde avec 12.268 km de côtes. Les premiers visiteurs sont les Islandais puis les Norvégiens avec Leif Erikson en l’an 1000, plus tard les Portugais en 1476, enfin les Français et les Anglais. C’est surtout les Portugais qui marquèrent leur présence donnant un nom à cette terre « terra de Labrador » ( terre de labour) qui devint « Labrador ».
L’une des théories veut qu’il serait issu d’ailleurs d’un chien importé par les Portugais le Cane di Castro Laboreiro, un chien de travail à l’eau. Au 17è siècle les pêcheurs sont bien installés et tirent profit de ces eaux très poissonneuses, on trouve à St John deux types de chiens, nommés « chien de St. John » ou « Terre-Neuve de St. John ». L’un est puissant et aide à la traction des filets ou est attelé à des charrettes pour le transport, il deviendra le « Terre-Neuve », l’autre plus léger est embarqué sur les navires et n’hésite pas à plonger pour repêcher le poisson tombé des filets il sera notre « Labrador ».
Dès les départ le Labrador est un « retriever », un « rapporteur », il a une véritable passion pour cette fonction et adore les ébats aquatiques. C’est aux anglais que l’on doit son importation en Europe en la personne de Lord Malmesbury qui vit tout de suite l’intérêt d’utiliser de tels chiens à la chasse. En 1820 il achète son premier Labrador à un pêcheur et l’essaye en Angleterre pour des actions de chasse en complément des chiens de quête et des chiens d’arrêt. Il sera vite subjugué par les possibilités de ce nageur capable d’aller rechercher le gibier tombé dans les marais. En 1901 lorsque l’Angleterre met en place sa quarantaine qui freine l’importation, il est probable que le Labrador sera mélangé à d’autres races de chiens de chasse. Les aristocrates vont s’enticher de ce travailleur aux qualités indéniables et il aura très vite du succès.
On peut citer le Duc de Buccleuh, le Comte de Home, le Vicomte de Knutsford ou la Comtesse Howe qui le sortira en exposition. En 1903 le Kennel Club Britannique enregistre son standard sous la dénomination de Labrador. Il intègre les chenils du roi George V et en 1938 le Roi George VI présente en Exposition : Sandringham Steam » à la célèbre exposition de la Crufts des titres de Champion sont remportés par « Bramshaw Bob » en 1932 et 33 et par « Cheverella Ben of Banchory » en 1937, appartenant à la Comtesse Howe. Pendant longtemps c’est surtout le Labrador noir qui sera connu, un sujet de couleur sable ayant été présenté en exposition, se sera même classé parmi les Golden ! Plus tard on verra arriver une variété marron (couleur « foie » ou « chocolat ») des Etats-Unis qui semblent très recherchées à l’heure actuelle.
Le Labrador va avoir rapidement un succès mérité et il parvient en France grâce aux Comtes de Bagneux et Clary. Le Retriever Club de France fondé en 1911 organisera son premier Field-Trial au Château de Valnçoy. Depuis la race est en évolution constante comme le prouve les chiffres des inscriptions de chiots au L.O.F.
1972 : 340
1992 : 7241
1995 : 8120
1996 : 9800
1997 : 9938
1998 : 10.286
1999 : 9925
Sa vie :

Le choix du chiot :
Il faut tout d’abord établir un choix selon certains critères. Désirez-vous un chien de travail pour la chasse, un chien de travail pour le sport, un chien ayant quelques chances en exposition de conformité du standard, ou tout simplement un chien de compagnie ?
La base de l’élevage état extrêmement large, on peut trouver des lignées spécialisées, même si la théorie veut qu’un Labrador est un Labrador et qu’il doit être à la fois beau et bon. Il existe même des lignées de chiens guides-d ’aveugle comme c’est le cas en Suisse à l’école de chiens guides d’Allschwil qui n’utilisent que leurs propres chiens pour la reproduction depuis des années.
Il faudra donc interroger le Club de race, la Société Centrale Canine et rendre visite à plusieurs élevages sérieux avant de faire votre choix.
On optera pour une mère calme et sociable ayant de bonnes radios des hanches, quelques résultats en Exposition et si possible en travail. Parmi les chiots c’est celui qui est le plus curieux et qui vient immédiatement au contact des étrangers qui sera choisi.
Son éducation :
Vous avez affaire à une race très malléable qui s’adapte facilement à tous les milieux, intégrez votre chiot dans la famille en douceur mais avec une certaine fermeté. Il doit savoir qu’elles sont les interdictions et les autorisations du chef de meute pour être à son aise et établir un système de reconnaissance des signaux.
Il faudra le sortir souvent et partout, le laisser manipuler par des enfants ou des adultes, lui faire connaître d’autres chiots et des chiens adultes bien équilibrés.
Pour son éducation sachez que vous avez un gourmant insatiable, aussi sera-t-il facile d’associer certains ordres avec une récompense pour lui faire mémoriser les apprentissages de base. Progressivement il faudra remplacer la friandise par l’objet de jeu, puis par la caresse et les louanges de la voix. Dans tous les cas, pensez que chaque retour vers le maître doit être une source de plaisir pour lui et, même s’il fait la sourde oreille pour revenir au rappel, lorsqu’il se décide enfin il faudra le féliciter et le récompenser.
Surtout ne jamais courir derrière lui pour tenter de le rattraper, car il aura vite compris qu’il est plus rapide que les humains.
Au moment de la puberté il risque de se livrer à des caprices et hésiter souvent à obtempérer aux injonctions du maître, c’est là une phase normale dans son développement, surtout ne perdez pas patience.

Les activités de l’adulte :
Si vous avez fait ce qu’il fallait votre Labrador aura acquis toutes les bases avant l’âge de 6 mois, il ne restera plus qu’à l’orienter où vous le désirez.
Il est très rustique et résistant aux intempéries grâce à son double poil, aux molécules d’air qui sont emprisonnes et à l’enduit graisseux qu’il secrète. Ce qui permet de faire de longues promenades sous la pluies ou de nager en hiver dans les cours d’eau, sans dommage pour sa santé. Son physique carré et sa taille moyenne lui offrent une grande résistance à l’effort et si ce n’est pas un sauteur exceptionnel, il est capable de parcourir de longues distances sans se fatiguer.
Il a une bonne vue et surtout un excellent nez, ce qui offre la possibilité de l’utiliser dans son premier emploi ; la chasse (10 % d’entre eux environ). Dans ces concours des retrievers on lui demandera de savoir marcher en laisse correctement, de pouvoir être dirigé dans n’importe quelle direction, en avant, et de revenir au pied au rappel. On observera sa sagesse au moment du coup de feu et ses qualités de rapporteurs en eau profonde, à vue ou à couvert. Si vous désirez vraiment l’emmener à la chasse, ce n’est plus un apportable qu’il aura à ramener mais du gibier vivant ou mort et il ne devra pas en avoir peur. Son excellente mémoire lui permettra de mémoriser l’endroit exact où les pièces de gibiers sont tombées et en général il ira les ramasser dans l’ordre de leur chute. Pour le rapport à l’eau il est capable de plonger pour retrouver le canard qu’à coulé, sans problème. Un chien bien mis est capable d’être à la fois, bon pour la quête et pour l’arrêt, ainsi que pour le rapport, ce qui est un avantage indéniable.
On l’utilise également comme chien de « rouge » pour pister le grand gibier blessé, tâche dont il s’acquitte avec un grand sérieux grâce à sa persévérance et ses qualités de nez.
En pistage sportif on retrouve les mêmes aptitudes que ce soit en recherche libre ou au harnais le maître tenant la longe. On peut citer Apache à Patrick Villardry Vice-Champion de France de pistage Français en 1997.
En Agility, il aura à passer différents obstacles plus ou moins difficiles, il comprend vite ce qu’on attend de lui et sait parfaitement s’adapter tout en restant contrôlable par le maître.
En concours d’obéissance il est très doué car il a une écoute du maître naturelle. Il préfère bien sûr les rapports d’objets que ce soit celui qui est lancé par dessus la haie, ou devant le maître, quant à aller retrouver parmi plusieurs morceaux de bois celui que son maître à touché c’est pour lui d’une facilité déconcertante.
On peut en faire un chien visiteur pour se rendre auprès des personnes malades ou handicapées ainsi que pour redonner confiance aux enfants autistes. Ce soumis-équilibré adore les contacts et s’adapte immédiatement aux humains avec qui il est en contact, supportant les manipulations même douloureuses avec une patience d’ange.
Il est également l’archétype du chien d’assistance ce n’est pas pour rien qu’il est si souvent choisi pour guider les aveugles avec calme et assurance malgré le stress de l’environnement dans ces grandes villes. Pour les handicapés physique moteur cloué dans son fauteuil roulant, ce n’est pas facile d’avoir toujours à proximité une personne valide pour aider, et le moindre geste devient un calvaire. Le Labrador est là pour aider à ouvrir une porte, ramasser un objet, se déplacer, etc….
On le retrouvera chien pour sourd, apprenant à répondre à certains signaux acoustiques et à communiquer avec le mal-entendant grâce à l’aide d’un code qu’il a enregistré. Par exemple, la sonnerie à la porte d’entrée peut se traduire par un grattement du genou du maître. Si le bébé pleure, il viendra poser sa tête sur la jambe. Si le téléphone retentit, il peut aller jusqu’à rapporter meticuleusement des émanations odorantes auxquelles il a été conditionné comme la Drogue, les explosifs ou les armes.
On le retrouve comme chien d’avalanche en montagne à la recherche des corps ensevelis sous la neige ou comme chien de catastrophe sûr de lui et attentif cheminant parmi les obstacles branlants pour sauver des vies humaines.

Sa psychologie :
Elle est carré comme son corps, on peut dire que c’est le chien de compagnie tel que recherche la majorité des maîtres. Un bon gros toutou peu aboyeur, aimant les gens, à l’instinct de garde peu développé, aimable avec les congénères, en adoration devant sa famille humaine. Tout le contraire d’un certain type de chiens à la menace facile et au collier clouté, chez le Labrador c’est plutôt le bandana coloré autour du cou et pour le reste, peace and love. Son instinct de soumission est développé et il est rare de le voir contester le rang de son maître, il aurait même tendance à en rajouter question « rituel d’apaisement » car il a la léchouille facile et tombe facilement sur le dos à l’approche de celui qu’il considère comme son chef. Il satisfera pleinement les maîtres qui ont peu d’expérience avec les chiens et ceux qui aiment avoir partout avec eux les Toutou préféré.
Un autre avantage avec lui c’est qu’il accepte facilement dans la maison un compagnon du même sexe car ce n’est pas un dominant par nature, de même qu’il fera ami-ami avec un chat, un cheval ou la basse-cour selon son lieu de résidence.
Il faut également connaître ses défauts dont le principal est la gourmandise ce qui peut être préjudiciable pour sa santé si l’on n’exerce pas le contrôle de sa nourriture et si on ne lui donne pas assez d’exercice. Son record défaut c’est qu’il ne supporte pas très bien la solitude, il lui faut toujours de la compagnie, il aime la présence humaine.
Sachez enfin qu’il sera pleinement heureux si on satisfait ses besoins instinctifs pour la natation ( à laquelle il est prêt à s’adonner pendant des heures) ou pour le rapport d’objet quel qu’il soit.

Sa silhouette :
C’est un véritable 4X4 de la gent canine, sa sélection n’a été orienté que vers la fonction utilitaire. Il est donc robuste et compacte, même si la poitrine est bien développée, il ne doit pas présenter un avant plus large que l’arrière. La tête est large avec un museau fort et un cou puissant pour pouvoir porter le gibier.
Le poil est court et serré avec un sous-poil résistant aux intempéries. Sa queue est dite « queue de loutre » car elle est très épaisse à la naissance, de longueur moyenne, s’effilant progressivement. Contrairement à ce que l’on peut lire dans certains articles, il n’a pas les pattes palmées, pas plus que n’importe quel chien, y compris son cousin le Terre-Neuve.

Sa santé :
C’est un individu très rustique capable de patauger pendant des heures dans l’eau glacée sans en être incommodé, néanmoins la race peut être touchée par des anomalies génétiques comme la dysplasie de la hanche (qu’il faudra dépister par radiographies) et certaines affections oculaires.
Une bonne hygiène alimentaire et de l’exercice permettront de lutter contre l’obésité qui touche un grand nombre de sujets.

Conclusion :
Le Labrador est un chien à la mode et comme tel il y a un risque de voir la race plutôt orientée vers des canons de beauté alors que ce qui fait la pérennité c’est plutôt le caractère et les aptitudes à l’utilisation. On se méfiera des productions sauvages de sujets qui n’ont qu’une vague apparence de Labrador et qui sont vendus sans papiers, de même qu’il ne faut pas rechercher ceux qui ont uniquement que des origines de beauté et chez qui l’on ne cultive que l’exagération des critères du standard comme cela se voit Etats-Unis.
Il est vrai que l’on voit comme dans beaucoup d’autres races vouées à l’utilisation et sélectionnées en principe, l’une assez massive qui fait de l’effet sur un ring d’exposition, et l’autre, plus petite et beaucoup plus rapide, destinée au travail. Le Labrador se vend bien, trop bien, d’autant plus que la race est prolifique et maternités sans problème, ce qui entraîne de plus en plus chez ce chien que l’on considérait comme le plus équilibré de la gent canine, des problèmes comportementaux comme la crainte ou l’agressivité. Le Club de race a fort affaire pour surveiller la sélection et endiguer les écarts, d’autant plus que seulement environ 30% se présentent à l’examen de confirmation. Un vrai Labrador est un chien bien proportionné, puissant sans être lourd, joyeux de vivre et de bouger avec son maître, parfaitement équilibré, pourvu de sous-poil pour résister aux intempéries et de la fameuse « queue de loutre » qui est une caractéristique qui lui appartient.
Il faudra lui donner l’occasion d’exprimer son énergie et d’utiliser son atavisme pour la natation ou pour le rapport et si on veut un compagnon pour la compétition sportive il sera prêt à se donner à fond.
C’est un amateur de gamelle bien pleines et de friandises et il est facilement enclin à l’obésité alors donner plusieurs rations (2 à 3) minimes plutôt qu’une seule pour qu’il soit satisfait.
On le voit de plus en plus dans le rôle de chien citadin avec souvent comme toute sortie le tour du pâté de maison pour qu’il fasse ses besoins, cela entraîne inexorablement ce baroudeur vers des problèmes de santé ou comportementaux. On peut répéter autant que l’on voudra (jusqu’à y croire) que le Labrador est un chien polyvalent qui s’adapte à tout, et bien non, il lui faut un minimum d’exercice pour être bien dans sa tête.
Le Retriever du Labrador de demain sera ce que l’on aura fait de lui, malgré les écarts que doit subir la race, il demeure une valeur sûre, vous pouvez opter pour lui comme compagnon à condition de bien le choisir et de lui donner un milieu de vie idéale pour son épanouissement.

Un Labrador, ça chasse !
Ce spécialiste du rapport est également un polyvalent à temps complet et il s’adapte à toutes les formes de chasse avec une étonnante facilité.
Comme un chien d’arrêt il est capable de remonter les effluves jusqu’à bloquer le gibier par sa présence comme un Spaniel leveur de gibier il peut débusquer l’animal et le faire partir.
On le verra lancer le gibier et le poursuivre comme un chien courant.
Enfin et surtout c’est un Retriever, fait pour rapporter le gibier qu’à prendre sa piste s’il est blessé, pour le retrouver.
Le Marais :
C’est son lieu de prédilection, il adore quêter sur les berger au milieu d’une roselière pour faire lever le canard ou la bécassine. Au moment des tirs il sait modérer son impatience et rester sage attendant l’ordre du maître. Dès qu’on lui permettra il n’hésitera pas à marcher ou nager dans l’eau glacée ou à plonger pour récupérer chaque pièce de gibier, souvent même dans l’ordre des tirs grâce à sa mémoire. Comme il aboie peu et travaille discrètement il a l’avantage de ne pas effrayer le gibier.
La Battue :
On sait qu’en Angleterre le Labrador a été désigné pour les tâches ingrates comme le rapport et que les Pointer et Braques considérés comme aussi nobles que leur maîtres n’étaient là que pour retrouver et désigner.
La batture peut avoir lieu en marchant ou au poste dans les deux cas le chien reste calme derrière le maître, pour retrouver les oiseaux des ailés il faudra souvent qu’il utilise son flair, dès on lui donnera l’ordre du rapport.
La recherche au sang du grand gibier blessé c’est une spécialité des chiens de sang comme le Rouge de Bavière ou du Hanovre mais le Labrador y tient une place très honorable pour ses qualités de nez et sa passion du pistage. Si l’animal se défend, par contre, il n’aura pas la combativité d’un Fox-Terrier ou d’un Jagdt et gardera ses distances en aboyant pour tenir au ferme.

La Formation :
Un bon Labrador de chasse doit être bien équilibré, d’une parfaite condition physique, pas trop gras, résistant à l’effort et aux intempéries. Il doit apprendre à répondre à des signaux du maître de manière correcte : le rappel, la marche au pied, la quête croisée pour explorer une zone déterminée. Il doit être indifférent aux coups de feu et savoir rapporter dans toutes les circonstances sans avoir la dent dure (ne pas écraser le gibier). On ne lui demande pas d’avoir du « style » comme un Pointer mais d’être efficace et discret, de la passion oui, mais de la passion contrôlée. On trouve d’ailleurs souvent chez le jeune Retriever le goût du rapport qui le pousse à bourrer le gibier.
Pour apprendre à être un bon rapporteur, il doit commencer par connaître l’exercice à l’aide d’un jouet ou d’une balle, puis on passe de l’apportable léger en bois à l’apportable lesté sous la forme d’un sac de sable, vient un beau jour du gibier mort que l’on remplacera très vite par du gibier vivant mais incapable de s’enfuir. Dans tous les cas le rapport doit être associé à de l’agréable, par une friandise, une caresse, un encouragement.

Conclusion :
Les molosses étaient célèbres dans l’antiquité déjà, pour leur puissance et leur aspect farouche. L’origine de leur nom viendrait de l’ancienne Albanie, au Nord-Ouest de la Grèce ancienne, que l’on nommait Epire ou Epirotes et dont les habitants se nommaient les Molosses. Ils avaient en ce temps là d’énormes chiens féroces qui servaient comme protecteur, des troupeaux, comme chien de garde de la propriété, comme chien de guerre. Pour bien comprendre la psychologie assez carrée de ce type de chiens on peut, tout simplement essayer de penser comme eux ; avec un tel physique et un tel passé génétique comment aborder les événements qui sortent de l’ordinaire ? Comment se comporter avec un maître trop faible qui n’est pas un véritable chef de meute ? Comment réagir si un chat ou un rat fuit brusquement devant nous ? Comment répondre à un autre chien qui cherche à s’imposer ou fait un simulacre d’agression ?
Les molossoïdes sont assez simples à cerner, ils ont beaucoup de points communs, mais certains sont dotés d’un très fort tempérament, aussi ne sont-ils pas conseillés comme premier chien. Avoir un tel animal se mérite, il faudrait passer par une initiation, une école des maîtres pour apprendre ce qu’est un chien, comment il pense et il vit, et surtout ce que doit être un vrai maître et comment il doit se comporter. Avoir le coup de cœur pour l’aspect dissuasif, macho, puissant, original, etc, d’une race ne suffit pas, un chien n’est pas fait que d’une enveloppe extérieure il a également un caractère et surtout une sensibilité qui lui sont propres en tant qu’individu. Il faut savoir également que la popularité n’est pas toujours une bonne chose et que l’histoire a prouvé qu’une race à la mode est toujours une race en danger pour différentes raisons. Un produit qui se vend bien et cher est écoulé par des gens sans scrupules, qui font n’importe quoi n’importe comment, avec n’importe quel chien, mettant sur le marche des sujets plus que médiocres. Soyez très vigilants et renseignez vous avant d’acheter auprès de la Société Centrale Canine ou du Club de race afin d’avoir la liste des éleveurs sérieux beaux et bons. Enfin une dernière mise en garde, toujours à propos de certains éleveurs, assurez-vous si vous devez acheter un chien, par exemple un American Staffordshire Terrier qu’il ait « ses papiers » en règle. L’éleveur doit vous remettre le Certificat de naissance ou une attestation qui prouve que la demande a été déposée avec un numéro de dossier. Si vous avez le moindre doute quant à la véracité des allégations du vendeur, interroger la S.C.C. pour savoir s’il s’agit d’une portée officiellement déclarée. Dans le cas où vous retrouveriez avec un chien sans pedigree, il rentrera automatiquement dans la 1e catégorie des chiens dits dangereux, avec stérilisation obligatoire et toutes les autres interdictions. Cela vaut peut-être le coup d’être méfiant, pensez que vous achetez un Am-Staff avec papiers et que vous vous retrouvez avec un assimilé Pit-Bull…
Pour terminer par une note agréable, voici la description du molosse antique tel que le voyait Columelle au 1e siècle, les choses ont-elles vraiment changées.

Le Molosse antique :
Le chien gardien des campagnes qui s’oppose à l’irruption de personnes mal intentionnées de jour comme de nuit (…) est, de préférence, compact plutôt que long ou trapu, avec une tête qui paraît presque plus grosse que le corps, des oreilles basses et pendantes, des yeux noirs ou verts reflétant une fière lumière, un poitrail large et velu, des épaules larges, des membres épais, une queue courte, des callosités et de grands ongles que les Grecs qualifient de griffes.
Telle doit être la construction d’un chien gardien des campagnes.
Sur le plan du caractère, il ne doit être ni trop doux ni cruel : un chien trop doux risquerait de se montrer accueillant envers les voleurs, tandis qu’un chien farouche risquerait de s’en prendre aux habitants de la maison.
Il ne doit non plus être chaleureux, mais dur (même aux dépens de ses compagnons de captivité) et toujours se montrer hostile envers les intrus. Il importe surtout que ces chiens à qui l’on demande d’être vigilants et de ne pas se tromper lorsqu’ils montent la garde, soient assidus et circonspects, plutôt que téméraires.
En effet, les uns signalent uniquement les dangers dont ils sont certains, tandis que les autres s’énervent au moindre bruit suspect.

Voir dans ce site de Joseph ORTEGA mes livres et mes stages ouverts à tous pour améliorer ou sauver leur chien!

Pas de commentaire.

Ajouter un commentaire

Vous devez être Connecté pour poster un commentaire.