le Saint-Bernard

FORTITER FIDELITER FELICITER (Encore plus courageux, encore plus fidèle et donc encore plus heureux)

En 1350 il est dans les armoiries des nobles de Hailigberg.
En 1050 l'Hospice du Grand-Saint-Bernard est fait
En 1667 des mastiffs anglais sont importés
En 1708 le prieur Ballalu le déclare « tourneur de broche», il est également chien de garde, ensuite l'emploi de recherche des personnes qui voyagent dans la neige et qui se perdent, il peut les trouver et les aider à s'en sortir
En 1814, Barry le Saint-Bernard le plus connu va mourir
En 1820 le roi du Danemark va offrir des chiens sauveteurs aux moines
En 1855, il ne reste plus qu'un couple de chiens, des Terre-Neuve (roux et blanc) venant de Stuttgart sont accouplés. Un père Terre-Neuve et une mère Saint-Bernard, l'inverse également, les moines ne conserveront que les poils ras étant donné les risques avec la neige, les poils longs vont être appréciés dans les vallées.

En 1974, un Saint-Bernard va remporter le titre de Best in Show à la plus grande exposition mondiale, la "Cruft's" en Angleterre, il s'agissait de Ch. Burtonswood Bossyboots à miss Hinde. Il faut dire que les anglais l'apprécièrent depuis 1815, préférant les grandes tailles avec la bande blanche autour du nez.

Le nom de Saint-Bernard n'est pas encore mentionné, ils se nomment: chien sacré, chien de montagne, mastiff alpin, chien de l'hospice, ensuite ce sera chien-Barry. Le nom de Saint-Bernard va apparaître officiellement d'abord à l'exposition de Birmingham en 1862, ensuite définitivement en 1880. On doit cette reconnaissance en tant que chien Suisse également à Henri Schumacher, un éleveur, au congrès international des clubs de race à Zürich.

Hospice du Grand-Saint-bernard, seconde campagne d’Italie, le premier Consul Napoléon, comme Hannibal, fait franchir les Alpes à son armée. Traversée, par le col du Grand-Saint-Bernard, plusieurs soldats français furent sauvés par les chiens de l’hospice, selon Constant : « De jeunes soldats qui s’étaient égarés dans les neiges avaient été découverts, presque morts de froid, par les chiens des religieux, et transportés à l’hospice, où ils avaient reçu tous les soins imaginables, et s’étaient vus promptement rendre à la vie. Le premier Consul fit témoigner aux bons pères sa reconnaissance d’une charité si active et si généreuse. »

Témoignage de Jean-Roch Coignet, soldat au passage des Alpes:

« Nous arrivâmes avec des fatigues inouïes au pied du couvent. La montée qui y aboutit est fort rapide, et là nous vîmes que des troupes nombreuses avaient passé avant nous. Le chemin était frayé et l’on avait formé des espèces de marches pour monter jusqu’à l’hospice. Nous y entrâmes, et nous y déposâmes nos trois pièces de canon. Nous fûmes reçus par ces hommes dévoués à l’humanité, qui passent leur vie à secourir les malheureux égarés dans la montagne ou entraînés par les avalanches. Ils nous donnèrent du pain, du fromage de gruyère, du vin. Ils nous installèrent dans de grands corridors très larges, enfin ils firent pour nous tout ce qui dépendait d’eux. En les quittant nous leur serrions la main, et nous embrassions leurs chiens, qui à leur tour nous caressaient comme s’ils nous eussent connus de longue date. Pour moi je ne peux trouver, dans ma faible intelligence, d’expression assez forte pour témoigner la vénération que je porte à ces hommes de Dieu. »

RACE SAINT-BERNARD

On trouve des poils longs et des poils courts avec une robe blanc et rouge ou blanc et jaune-brun, il s'agit d'un molosse grand et fort avec un caractère calme et équilibré. Une croissance ultra-rapide passant de 600g environ à la naissance pour atteindre autour de 70kg à l'âge adulte. Comme son cousin le Terre-Neuve c'est un chien équilibré et calme, également sauveteur mais pas dans l'eau mais dans la neige
Les molosses furent amenés par les Assyriens qui arrivèrent par la Grèce et l'Italie il y a plus de 2500 ans. Les légions romaines vont les utiliser pour la garde et le combat, ils vont traverser les Alpes et arriver en Helvétie. Un mâtin qui va occuper la Suisse. Bernard de Menthon va fuir en 962 de son château en Savoie pour aller chez l'évêque d'Aoste où il sera nommé archidiacre. Il va protéger les voyageurs qui passent par les cols des brigands, en créant au Xe siècle des Hospices pour les recueillir.

Le couvent du Grand-Saint-Bernard qui sert au sauvetage, à la protection des passagers va être détruit pas un incendie. On pense que c'est vers 1660 que les chiens furent utilisés pour la garde et la recherche des personnes sauvant de nombreuses vies, y compris pour détecter les personnes perdues et en faire le sauvetage vers 1750.

Devise de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard: "FORTITER FIDELITER FELICITER" (Encore plus courageux, encore plus fidèle et donc encore plus heureux).

Pour le sauvetage les chiens étaient accompagnés par des humains que les moines nommaient "marronniers" ou "hospitaliers", dont le rôle consistait à aller chercher les voyageurs en bas à Bourg-Saint-Pierre, à les accompagner, à les sauver en cas d'épuisement ou d'enfouissement sous la neige. Le géologue Suisse, Horace Bénédict de Saussure, va écrire en 1789: " Le marronnier est accompagné de un ou deux grands chiens qui sont dressés à reconnaître le chemin dans le brouillard, les tempêtes et les grandes neiges, ainsi qu'à découvrir les passagers qui y sont égarés.".

Les chiens du Saint-Bernard sauvèrent au commencement de ce siècle le trésor du couvent.

"Trente brigands, arrivés par petits groupes et accueillis comme des voyageurs en 1787, se réunirent quand la nuit fut venue, et sommèrent le supérieur de leur remettre tout l'argent de la maison. Celui-ci ne perdit point la tête; il lit des remontrances douces dont les coquins ne tinrent aucun compte; alors, au lieu de les conduire à la caisse du monastère, il les mena à la loge des dogues, qui, excités par sa voix, se précipitèrent sur les voleurs, en étranglèrent quelques-uns et mirent les autres en fuite."

Le pasteur Bridel du Canton de Vaud écrira: "ces chiens célèbres dans toute l'Europe, d'une race si admirable et si précieuse, au caractère extrêmement doux; ils ne mordent jamais, et aboient rarement à l'arrivée des voyageurs. Ils vont souvent seuls à leur rencontre au pied sa la montagne, ils les caressent, leurs servent de guide et les amènent au couvent.". C'était le début des chiens de sauvetage en avalanche pour la détection des émanations d'odeurs des humains à travers la neige, ils pouvaient être aidés par leurs conducteurs comme les maîtres actuels par des tiges de bois à enfoncer dans la neige lorsque le chien désignait une zone.

Le Mont Saint-Bernard

La chaîne de montagnes du mont Saint-Bernard s'appelait autrefois les Alpes Pennines ou le mont Jupiter; par corruption le mont de Joux. Il y avait là jadis un temple du dieu dont on voit encore quelques vestiges, et on a découvert dans les fouilles des instruments pour les sacrifices, des médailles et des statuettes grandes et petites. Là l'hiver règne pendant huit ou neuf mois consécutifs, durant lesquels le thermomètre descend souvent à 27°; et même au milieu de l'été il gèle toutes les nuits. On ne compte pas chaque année plus de dix journées exemptes de tempêtes, de tourbillons ou d'épais brouillards. Le vent amoncelle la neige et la glace réduite en poussière; il se forme alors des murailles de 20 à 30 pieds de haut qui deviennent des avalanches, et les sentiers disparaissent. L'Hospice du Grand-Saint-Bernard situé à près de 2500 mètres d’altitude sur la route qui relie Martigny (canton du Valais), à Aoste (Italie). Les voyageurs ont été accueillis depuis près de 1000 ans, les chiens auraient sauvé plus de 2000 vies. Barry né en 1800 verra passer l'armée de Napoléon qui se rendait en Italie.

Honneur à Barry au début du XVIIIème siècle, par Scheitli

Son nom de "Barry" viendrait du patois en allemand "Bari", originaire de "Bär": ours.

"Quel est le meilleur des chiens? Ce n'est pas celui qui réveilla les défenseurs de Corinthe; ce n'est pas Berezilb qui a déchiré des centaines de Peaux-rouges; ni le chien du bourreau, qui, sur l'ordre de son maître, accompagna à travers la foret dangereuse un voyageur craintif; ni celui de Druyden attaquant quatre bandits et sauvant la vie de son maître; ni celui du meunier retirant de l'eau l'enfant qui y est tombé ; ni le chien de Varsovie se précipitant du haut du pont dans la Yistule et arrachant une jeune fille à la fureur des flots; ce n'est pas le chien de Montargis ni celui de Benvenuto Cellini, réveillant son maître au moment où on cherche à le voler ; non, le chien le meilleur que nous connaissions c'est Barry, le saint du Saint-Bernard, sauver quelqu'un c'était sa joie!... Tu n'attendais pas qu'on t'appelât; tu te rappelais toi-même ton devoir sacré comme un homme de bien.... Homme, qu'aurais-tu été?
Un saint Vincent de Paul.... Barry est celui qui sauva le plus grand nombre de voyageurs égarés, quarante au moins; il les découvrait avec un rare bonheur, guidait doucement ceux qui pouvaient encore marcher et traînait, portait les autres n'importe comment. Il fut un héros parmi les héros.

On raconte qu'un soir, par un temps orageux, au milieu des brouillards, un voyageur voit s'élancer à sa rencontre un animal de haute taille, la gueule béante; le voyageur se croit en danger, et à l'aide de son bâton ferré frappe de toutes ses forces la pauvre bête qui tombe à ses pieds en gémissant. C'était Barry.
Les religieux vinrent le chercher et lui prodiguèrent tous leurs soins. On fit pour lui ce qu'on eût fait pour un homme, on le porta à l'hôpital de Berne; mais tout fut inutile : le cerveau était atteint et Barry mourut après de longues souffrances. On lui rendit le seul honneur qu'on pût lui rendre : son corps fut conservé, empaillé, et il occupe une place spéciale dans le musée de Berne. Sa poitrine est couverte des nombreuses médailles qu'il a si noblement gagnées.

En fait, ceci serait une anecdote car Barry arriva un jour à la vieillesse, le prieur de l'hospice le mis à la retraite et au bout de deux ans en 1814, il va mourir. On va le transporter à Berne où l'année suivante il fut empaillé et exposé. On retrouvera en son honneur un monument au cimetière des chiens d'Asnières en France près de Paris.

Barry chien efficace
Le zèle de ce dernier était véritablement extraordinaire, a écrit Tschudidans dans son ouvrage sur les Alpes; s'il s'annonçait de loin quelque orage ou quelque nuée neigeuse, rien ne pouvait le retenir au couvent, et on le voyait inquiet, aboyant, visiter et refouiller sans cesse les endroits les plus redoutés.
Il trouva un jour dans une grotte de glace un enfant égaré, à moitié gelé, et engourdi déjà par ce sommeil qui amène la mort. Il se mit à le lécher, à le réchauffer jusqu'à ce qu'il l'eût éveillé, puis, par ses caresses, il sut lui faire comprendre qu'il devait se mettre sur son dos et s'attacher à son cou. Il revint en triomphe dans la maison hospitalière avec son précieux fardeau.
Ce chien, qui était à l'hospice au moment du passage de l'armée française en 1800, avait, dit-on, la singulière habitude d'obliger tous les soldats isolés qu'il rencontrait à mettre l'arme au bras ; il leur barrait la route jusqu'à ce qu'ils se fussent conformés à cette consigne.

En 1916 un connaisseur nommé Meissner, écrira dans "Alpenrosen: "Pendant douze ans, il travailla et fut fidèle à son service envers les malheureux. A lui seul, il a sauvé pendant sa vie 40 personnes. Le zèle qu'il déployait était extraordinaire. On n'eut jamais besoin de l'exhorter au travail. Sentait-il un homme en danger, il partait à son aide ; s'il ne pouvait rien faire, il repartait au couvent et réclamait un secours par ses aboiements et ses attitudes."

Après Barry, des successeurs avec son nom: Barry II était de grande taille. Barry III va mourir lors d'une mission de recherche, rejeté dans un ravin par la glace le 30 août 1910.

Voir livres et stages Joseph ORTEGA dans le site!

Pas de commentaire.

Ajouter un commentaire

Vous devez être Connecté pour poster un commentaire.