Le Saint-Hubert

Un poète latin, Silvius Italicus décrit un chien de piste originaire de Belgique : « poursuivait les sangliers cachés et débrouillait adroitement les voies de la bête, le nez en terre et collant sur la trace un museau silencieux »

Jacques du Fouilloux dans son livre « La vénerie » (1585) : « Les chiens de Saint-Hubert doivent être communément tout noirs… ce sont les chiens dont les abbés de Saint-Hubert ont toujours gardé de la race, en l’honneur et mémoire du saint qui était veneur avec Saint-Eustache, dont il est à conjecturer que les bons veneurs les ensuivront au paradis avec la grâce de dieu »

Stonehenge dans « Dogs of the British Island » (1886) : « Son odorat très fin a été employé pour suivre les émanations du corps qu’il soit humain ou animal ; et de cette façon a été employé dans le passé à poursuivre les esclaves en fuite, mais étant assez contrôlable quand il les retrouvait, le dogue de cuba, ou un croisement entre ce dogue et le Bloodhound lui a été préféré car plus soumis à la discipline et au contrôle de son maître »

Le Saint-Hubert est le descendant probable du Segusius (chien courant) des Celtes et des Gaulois selon l'historien grec Arrien de Nicomédie dans « Cynégétiques ». Dans le Traité de la chasse rédigé entre 1387 et 1389 par Gaston Phébus (1331-1391), comte de Foix et vicomte de Béarn et dédié à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Le Saint Hubert est un chien courant. Gaule par son intelligence, sa richesse course folle
C'est à l'abbaye d'Andain, devenue plus tard abbaye de Saint-Hubert, en Ardenne, dans l'actuelle province de Luxembourg, en Belgique, que fut fixée, vers le VIIIème Siècle, cette race de grand chien courant. Il s’agissait de grands chiens courants noirs portant des marques feu.
L'épopée commence avec le gentilhomme qui chassait dans la forêt ardennaise, le Vendredi Saint de l'An de grâce 683, et qui voit s'arrêter le cerf poursuivi par ses chiens. Le cerf se retourne vers lui et une croix aveuglante apparaît entre ses bois. Une voix se fit entendre : « Hubert, va trouver Saint Lambert évêque de Maastricht car il doit te baptiser. Tu apprendras de ce grand homme à vivre en chrétiens : tu seras patron des chasseurs et des Ardennes, pou faire ton bonheur. ». Du coup, le gentilhomme regrette son acte sacrilège. On ne chasse pas le Vendredi Saint ! Et il décide de mener désormais une vie pieuse. Le cerf est assimilé au Christ dès le IIIème siècle : Saint Edern (Bretagne), Sainte Héllidie (Puy de Dome), Sainte Begge (Belgique-Wallonie)
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Soudain, il s'arrêta net. Dans une vision de lumière, Hubert vit entre les bois du cerf
En 709, il devient évêque de Tongres-Maastricht et il fonde la ville de Liège, en y établissant sa résidence. Il meurt en 727, à Tervueren, il sera enseveli à Liège. En 743, son successeur l’évêque Walcaud veut transporter les restes de son corps dans une autre parti de l’église et on constate que le corps est encore intact. C'est un miracle ! La chrétienté se voit enrichie d'un nouveau saint, "Saint Hubert" fait son entrée dans la légende.
En 823, les Bénédictins du cloître d'Andage obtiennent du fils de Charlemagne, l'autorisation d'exposer les reliques de "Saint Hubert" dans leur église. Au cours des années, une petite ville se développe autour du cloître. Une légende qui va se construire progressivement pour atteindre son apogée en 1511.

Chaque année, les moines envoyaient six de leurs plus beaux chiens au roi de France à l’ occasion de son anniversaire. Fort appréciés à la cour, ils étaient l'objet de soins attentifs et des valets leur étaient attribués. A l'époque des croisades, le Saint-Hubert fut supplanté parle Chien Gris de Saint-Louis, ramené d'Orient.

Plus rapide, mais moins réfléchi et désobéissant, ce dernier n'eut qu'une brève période de gloire. Aussi le Saint-Hubert resta-t-il longtemps le plus beau fleuron des grandes meutes royales. Il conserva cette place de choix jusqu'en 1570. A cette date, Charles IX, qui le trouvait trop lent pour traquer le cerf (« il n’est bon que pour les gens qui ont les gouttes et non pour ceux qui font métier d’abréger la vie du cerf »), le remplaça par le Chien Blanc du Roy, issu d'ailleurs de Saint-Hubert blancs, comme les Talbots anglais. A la révolution l’abolition des privilèges comme la chasse à courre, va abréger son emploi et mener à sa disparition presque totale.

Taille et poids du Standard:
Hauteur au garrot : La hauteur idéale est de 68 cm pour les mâles, 62 cm pour les femelles.
Tolérances : 4 cm en moins ou en plus.
Poids : mâles environ 46-54 kg, femelles environ 40-48 kg.

Le Bloodhound
Le Saint Hubert parvient en Angleterre lors de la victoire des Normands de Guillaume le Conquérant sur les Anglo-Saxons au XIème siècle. Il devient le Bloodhound (chien de sang). Menacé de disparition il doit sa conservation à Lord Favesham et au baron de Rothschild. Le premier sujet inscrit au Livre des Origines fut Abeille née en 1865 importée de France. Aux Etats-Unis il deviendra un auxiliaire de la police pour traquer les évadés des prisons ou pour la recherche de personnes disparues au 19ème siècle.
Le travail de pistage
Il faut admettre que c’est un chien au nez très performant, ce qui l’est moins c’est son utilisation car il est lent et lourd, difficile à contrôler (traction importante sur la longe) et à gérer dans les zones urbaines ou suburbaines, enfin dans un emploi comme chien de police en cas de personnes dangereuses il ne pourra pas intervenir son utilisation se limitant à celle de traqueur. Le meilleur chien de piste pratique ou de compétition pour son sérieux, son opiniâtreté, son adaptabilité avec les mêmes prouesses olfactives demeure le Berger Allemand…
Un bon critère de qualification pour le pistage reste le championnat du monde de pistage FCI, ouvert à toutes les races, où on n’a guère vu de saint-hubert y participer !

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