LE SLOUGHI

L’émir Abd-el-Kader disait que ce chien tirait son nom du pays de Sloughia et qu’il était né de l’accouplement d’une louve avec un chien. Au féminin « Sloughi » devient « Sloughia », et au pluriel ‘Slag ». c’est le véritable lévrier du Maghreb, né il y a 6000 ans environ.

En 1897, le Professeur Cornevin donnera une description du Sloughi, de même que le général Daumas en 1851 : « Le Sloughi du Sahara est de beaucoup supérieur à celui du Tell, il est de couleur fauve, haut de taille, il a le museau effilé, le front large, les oreilles courtes, le cou musculeux, les muscles de la croupe très prononcés, pas de ventre, les membres secs, les tendons bien détachés, le jarret près de la terre, la face plantaire peu développée, sèche, les rayons supérieurs longs, le palais et la langue noirs, les poils très doux. Entre les deux iléons, il doit y avoir place pour quatre doigts, il faut que le bout de la queue passée sous la cuisse, atteigne l’os de la hanche. ».
Il fut amené par les bédouins et les romains l’ont utilisé pour la chasse comme en témoigne une mosaïque du IIIème siècle découverte près de Tunis.

Pierre Mégnin distinguera le sloughi des montagnes « Très haut sur pattes, mesurant 70 à 75 cm à l’épaule avec lequel on attaque la grosse bête, le sanglier et le chacal » ; du Sloughi des sables « Le petit qui n’a que 60 à 70 cm de haut avec lequel on chasse le lièvre ».
Kobelt fera la distinction entre les oreilles en rose du lévrier d’Europe et les oreilles plaquées du lévrier d’Afrique ; « Un véritable Sloughi des déserts, de belle race, qui ressemble à notre grand lévrier ; cependant il était plus vigoureux et portait les oreilles pendantes, très gracieux dans ses allures ».

«Je n’ai aucun doute que vous arriverez à vous procurer des chevaux arabes. Mais ne croyez pas qu’une fois l’acquisition faite, que vous serez en mesure d’élever des chevaux arabes. Ceux-ci ne peuvent être considérés de race pure, que s’ils vivent dans leur milieu naturel, c’est à dire le désert et qu’ils sentent le sable chaud sous leurs sabots.» C’est ce que dira le vice-régent d’Egypte, Abbe Pasha, en 1859, au messager du roi de Wurtemberg. Pour ces chiens modelés par le climat et le biotope il en va de même, et il est presque certain qu’au fil des générations qui se reproduisent hors de leur pays, on va s’éloigner du type pur…

Le Comte de Bylandt, en 1904, dans sa description de la race, décrit également des oreilles plus grandes que celles du Greyhound qui doivent toujours être repliées en arrière, une hauteur au garrot de 60 à 70 cm, une couleur sable avec le masque noir.

Le premier standard est établi par la France en 1920, avec une description de l’oreille à la manière du Greyhound.

Le premier club français du Sloughi est créé en 1928. Il précise à son tour que l’oreille doit ressembler à celle du Greyhound, par contre il y a plusieurs couleurs de robe.

En 1935, un club du Sloughi voit le jour à Toulon, avec un second standard plus proche de la réalité qui sera élaboré en 1938.

Après la seconde guerre mondiale, le club a presque totalement disparu, il reste 4 membres, le cheptel ayant souffert c’est des coopérants français qui ramenèrent de nouveaux sujets d’Afrique du Nord.

En 1973, le Maroc qui vient de se rattacher à la FCI (Fédération Cynologique Internationale), va faire homologuer un standard où les tailles sont réduites et où on refuse les panachures blanches sur la robe.

En janvier 1980, un nouveau standard va être établi.

Au début le Sloughi était utilisé pour la chasse à la poursuite de la gazelle « r’zalat », ou du lièvre les sables, les hauts fenouils ou les broussailles piquantes. Les cavaliers s’en servait également pour le plaisir de la poursuite contre le renard « thaleb » ou le chacal « dible », pour cela il le portait à bras, les jarrets repliés sur leurs cuisses, prêts à le lâcher du haut de leur monture pour la poursuite à vue. Ils pratiquaient aussi la chasse avec deux animaux différents ; un faucon pour repérer et faire partir la proie, un Sloughi sur le cheval pour la rattraper et la mettre à mort.
Caractéristiques du standard (1998)
Aspect général :
Par son allure, la finesse de ses tissus et la sécheresse de ses muscles, son aspect général est celui d'un chien très racé et très élégant.
Comportement/caractère :
Bien que noble et hautain, il est très attaché à son maître et le défend à l'occasion. D'instinct chasseur, capable d'un effort soutenu, il apprécie également le confort feutré d'un logis.
Proportions importantes :
Pour un mâle de taille idéale de 70cm, la longueur scapulo-ischiale du corps devrait être de 67 à 68 cm. Pour une femelle de taille idéale de 65 cm, la longueur scapulo-ischiale du corps devrait être de 62 à 63 cm.
Le rapport entre la longueur scapulo-ischiale du corps et la hauteur au garrot est de 0,96 (9,6:10). Le rapport entre la hauteur de la poitrine et la hauteur au garrot est de 0,4 (4:10). Le rapport entre la longueur du chanfrein et celle de la tête est de 0,5 (1/2).
Tête :
De profil, la tête est allongée, élégante, fine, mais assez importante. Vue de dessus, elle a la forme un coin très allongé, le crâne formant la partie la plus large allant en s'amincissant jusqu'à l'extrémité formée par la truffe.
Région crânienne :
• Crâne :
Assez large, vu de profil plat. D'oreille à oreille, le crâne mesure de 12 à 14 cm. Dans sa partie postérieure, il est nettement arrondi et s'incurve harmonieusement sur les côtés. Les arcades orbitaires sont à peine saillantes, le sillon frontal est à peine marqué. La crête et la protubérance occipitale sont à peine visibles.
• Stop :
A peine marqué.
Région faciale :
• Truffe :
Truffe ; noire, assez importante pour ne pas être pincée. Narines bien ouvertes. N'étant pas soutenue par l'ossature, la truffe amorce un léger mouvement descendant.
• Museau :
En forme de coin allongé sans exagération, sensiblement de même longueur que le crâne. Le chanfrein est droit depuis sa soudure avec le crâne.
• Lèvres :
Fines et souples, couvrant juste la mâchoire inférieure. La commissure doit être aussi peu visible que possible.
• Mâchoires/dents :
Dents normales, mâchoires fortes et régulières. Articulé en ciseau.
• Yeux :
Grands, foncés, bien enchâssés dans l'orbite, parfois un peu ouverts par suite d'une légère obliquité des paupières. Leur expression est douce, un peu triste, le regard comme nostalgique. En cas de robe claire, l'œil est généralement ambre. Le bord des paupières est pigmenté.
• Oreilles :
Attachées haut, légèrement au-dessus de la ligne des yeux, tombantes, bien appliquées contre la tête, pas trop grandes, de forme triangulaire, s'arrondissant légèrement à leur extrémité.
Cou :
Long, bien dégagé, le profil supérieur légèrement galbé, sa longueur est sensiblement égale à celle de la tête. La peau est fine, bien tendue, sans fanon. Le poil est ras.
Corps :
• Ligne du dessus :
En courbes douces et harmonieuses, hanches bien saillantes de hauteur égale ou légèrement supérieure à celle du garrot.
• Garrot : Bien sorti.
• Dos : Court, presque horizontal.
• Rein : Court, sec, large et légèrement arqué.
• Croupe : Osseuse, large, oblique sans être avalée.
• Poitrine : Pas trop large, elle descend à peine jusqu'au niveau du coude. Elle est bien développée en profondeur. Les côtes sont plates.
• Ligne du dessous et ventre : Sternum long et relevé, le ventre et les flancs bien relevés. La ligne du dessous forme une courbe régulière, ni heurtée, ni harpée.
Queue :
Mince, décharnée, attachée dans le prolongement de la croupe et portée au-dessous de la ligne du dos. Il doit atteindre au moins la pointe du jarret. Au repos, son extrémité présente une courbure accentuée.
Membres
Membres antérieurs :
• Vue d'ensemble : Aplombs parfaits.
• Epaule : Longue et oblique.
• Bras : Fort.
• Avant-bras : Bonne ossature et bien musclé.
• Carpe et métacarpe : Souples et forts.
Membres postérieurs :
• Vue d'ensemble :Aplombs parfaits, muscles plats, tendons détachés.
• Cuisse : Plate et musclée.
• Jambe : Longue et bien musclée.
• Jarret : Fort, bien coudé.
• Paturon : Fort, sans ergot.
Pieds :
Maigres, d'un ovale allongé prenant franchement la forme du pied de lièvre chez beaucoup de Sloughis légers, les deux doigts du milieu dépassent nettement les autres. Ongles sont noirs ou colorés.
Allures :
Pas, trop, galop. Allures souples et légères. Le Sloughi doit avoir de l'amplitude dans ses mouvements. Il doit couvrir du terrain.
Peau :
Très fine, bien adhérente au corps, sans pli ni fanon.
Robe
Poil :Très ras, serré et fin.
Couleur :
La couleur de la robe varie du sable clair au sable roux en passant par toutes les nuances, avec ou sans masque noir, avec ou sans manteau noir, avec ou sans bringeures noires, avec ou sans charbonneries.
Taille : hauteur au garrot :
66 à 72 cm pour les mâles.
61 à 68 cm pour les femelles.

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