Le Léonberg ou Lion de Montagne

La force tranquille !

Le Léonberg est classé dans le 2e groupe : chien de type Pinscher et Schnauzer, Molossoïdes, chiens de Bouviers Suisses.

Historique :

C’est un chien de montagne de type molossoïde comme ceux qui sont apparus un peu partout dans le monde et qu’on trouve représentés, aussi bien en Egypte après la venue des Hyksos comme envahisseurs, que dans les montagnes du Tibet, selon les récits de Marco Polo. Son nom signifie “ Lion de Montagne ” et il semble que les premiers sujets soient venus à la suite des invasions mongoles, notamment dans les montagnes du Tyrol ainsi qu’au Wurtemberg. Il existait des chiens à ossature puissante, répandus dans les Alpes Rhétiques, qui étaient utilisés comme protecteur des troupeaux contre les loups ou les Ours. En 1625 les princes de Metternich possédaient des chiens qui avaient déjà l’allure de notre Léonberg et la reine Marie – Antoinette d’origine autrichienne était très attachée en 1780 à son “ Dogue de Habsbourg ”.

La première hypothèse de son origine est donc la Bohème, dans les propriétés des princes de Metternich, où on trouve une ville du nom de Löwenberg (montagne du lion).

La seconde hypothèse, celle qui est la plus connue mais qui n’est pas pour autant exacte, c’est la création de la race par Henrich Essig (1808-1889). Cet individu haut en couleur et commercial accompli fit réellement prendre son essor à la race, à Léonberg, près de Stuttgart. Essig se servit de ses relations en tant que conseiller municipal et puisa sans vergogne dans les races qu’il avait à disposition, dans son élevage. La ville était également réputée pour ses marchés aux chiens depuis le XIIIe siècle, en particulier pour les races de protection et de conduite de troupeaux.

Dans les croisements qu’il opéra, certains semblent assez fantaisistes, il déclare avoir utilisé une chienne Terre – Neuve de type Landseer (noir et blanc) un St. Bernard à poil long ainsi que le Montagne des Pyrénées. En 1846, la génétique était sans doute différente de la nôtre, puisqu’il parvenait, en mélangeant des chiens de couleur noir et blanc, fauve et blanc, blanc et biscuit, à faire naître des chiens à robe totalement fauve charbonnée. Le Dr. Maurice Luquet dans son ouvrage sur le Léonberg déclarera qu’il est génétiquement impossible d’obtenir ce résultat. La portée créée en 1846 fut nommée par l’éleveur “ Léonberg ”. Malgré ce mystère, il n’en demeure pas moins que le Léonberg était né et on pense que les premiers sujets étaient plutôt de couleur blanche comme celui d’Elisabeth d’Autriche en 1870.

Un mâle obtiendra un premier prix en exposition canine à Hambourg en 1863, mais la race est très mal vue d’une manière générale, comme l’écrira un journaliste en 1878 : “ les clubs ne prennent plus le Léonberg en considération et nous renvoyons ces bâtards dans les classes auxquelles ils ressemblent le plus, soit les Terre – Neuve, soit les Saint – Bernard, surtout les Saint – Bernard à poil long ”. Qu’à cela ne tienne, Essig emploiera une autre tactique que la voie de la “ cynophilie officielle ” pour faire admettre sa race, il offrit un spécimen à toutes les célébrités de l’époque : le Tsar Nicolas, l’Empereur Napoléon III, etc. En dehors de Sissi Impératrice (Elisabeth d’Autriche) d’autres personnages illustres vont tomber amoureux de la race : le Prince de Galles, le roi Umberto d’Italie ainsi que le Héros Garibaldi, le Prince Bismarck, le Grand Duc Fréderic de Bade et Richard Wagner. Les peintres animaliers ne purent s’empêcher de représenter ce chien qui séduisait les princes, et on trouve des portraits réalisés par Specht ou Beckman.

La race est très vite dans les faveurs du public et Essig a des commandes de chiots qu’il expédie dans le monde entier à croire qu’il possède une usine de fabrication (300 à 400 chiens par an représentant une énorme quantité de reproductrices !). Par exemple en 1873, 374 chiens vont être expédiés.

Le premier standard sera rédigé par Albert Kull en 1895 et le Club du Léonberg a son siège à Apolda, en Thuringe. Le professeur Cornevin qui le classera dans la catégorie des races mesomorphes, précise qu’il a un poil moyen et doux et qu’il est de grande taille (plus de 0.68m)

En 1901 le Club national des Léonbergs a son siège à Apolda en Thuringe (il sera transféré à Heidelberg en 1908).

Pendant la première guerre Mondiale la race va être laissé à l’abandon et il faudra attendre 1922 pour qu’un “ groupement d’éleveurs de chiens Léonberg ” parvienne à la remonter. Le premier livre des origines allait être mis en fonction pour répertorier les naissances.

La Seconde Guerre Mondiale allait également porter un rude coup à l’élevage et c’est à des hommes comme Albert Kienzle, président du club, qu’on doit sa renaissance, la paix revenue.

En 1948 est fondé le Club allemand pour les Léonbergs avec son siège à Léonberg. La Fédération Cynologique Internationale (FCI) reconnaît la race en 1949, mais il faut attendre 1958 pour qu’elle soit suffisamment représentée en Allemagne et dans sa région d’origine. En 1975 les Clubs de la race de plusieurs pays vont se réunir à Léonberg pour fonder, l’union Européenne des Léonbergs, qui deviendra “ Internationale ” en 90 avec l’adhésion des Etats – Unis.

En France, le Léonberg sera présenté en exposition canine de 1896 à 1899 par sa propriétaire, une certaine mademoiselle Regnier qui remportera tous les prix. C’est en février 1937 que sont inscrits au L.O.F. (livre des origines français) ses premiers sujets importés.

Le Club sera créé en 1963 par Mlle Bouniol de Ginest et la race allait très vite connaître la faveur du public français. L’événement, c’est lorsqu’un chien français, Vodern – Valaam de Kerangel Keramach se classe premier à l’exposition de Léonberg.

En 70 on compte 50 sujets par an, en 80, 500, en 95, 911 inscriptions, en 97, on trouve 1129 inscriptions au L.O.F. La France demeure avec l’Allemagne, sans doute le pays où on trouve le plus de sujets. La base génétique est assurée pour une race qui a plus de 8.000 Léonbergs répartis sur la planète.

Sa silhouette :

C’est un géant et le mâle peut aller jusqu’à 80 cm au garrot pour un poids de 55 à 70 kg. La taille idéale étant de 76 cm pour le mâle et de 70 cm pour la femelle. On peut donc le comparer à son cousin suisse le Saint – Bernard ou à son cousin français le Montagne des Pyrénées. Pourtant il se rapprocherait davantage des chiens de montagne, Charplanina ou Estrella, l’un venant de Pologne et l’autre du Portugal, et quelqu’un de non averti aurait tendance à les confondre.

Il est puissant et élégant tout à la fois avec son pelage long charbonné. Sa crinière léonine est caractéristique par sa richesse, au niveau du cou et du poitrail. On peut dire de sa silhouette qu’elle se situe, pour la puissance qu’elle dégage, près des molossoïdes, mais en même temps on retrouve l’aisance et l’allure dégagée des lupoïdes.

Nous reprendrons un des commentaires de Pierre Megnin qui date de 1900 “ Il ne faut jamais attacher une grande importance au poids. Le chien doit être fort en os et en muscles, mais il ne doit pas être lourd, chez cette dernière (la chienne) c’est surtout la structure des reins qui doit être considérée. En clair, cela signifie qu’en aucun cas le chien ne doit être exagérément gras, ni viandeux ”.

Sa personnalité :

Il sait “ faire le chien de garde ” en cas de besoin, mais c’est plutôt le compagnon de la famille, son avantage c’est sa disponibilité, et si d’autres grandes races ont des tendances à la rêverie, ce n’est pas le cas du Léonberg.

Il est observateur et mémorise très bien les moindres actions du maître, son attention permanente permet de mettre en place des éducations bonnes ou mauvaises, en fonction du maître, s’il ne surveille pas ses comportements.

Si vous aimez le sport c’est l’un des plus rapides parmi les poids lourds des races canines et s’il n’a pas l’influx nerveux d’un chien de berger, il en possède souvent la volonté.

Comment le choisir ?

La race a connu un franc succès il y a quelques années et comme toujours cela lui a porté préjudice, surtout de la part d’éleveurs peu scrupuleux, prêts à répondre à la demande du public. On se souviendra du rôle de Buck le chien du téléfilm américain “ l’appel de la forêt ” tiré du roman de Jack London, c’est par ce biais - là que souvent les médias font les caprices des acheteurs.

En France, comme dans les pays francophones, nous trouvons d’excellents sujets, souvenons – nous que le Léonberg est élevé sur le territoire français depuis le début du siècle.

Le Club de race a permis de sélectionner des chiens très proches du standard, avec un psychisme éveillé et chez qui les tares génétiques sont surveillées continuellement.

Il faut donc le contacter pour tous renseignements sur la race et sur les éleveurs qui l’a produise.

Le Léonberg a un Club officiel reconnu par la SCC et observe de très près le standard de la race, ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est ainsi qu’on a vu des personnes informer la presse de la création du “ Lion d’occitanie ” qui est en fait l’hypertype du Léonberg avec des tailles annoncées à 95 cm au garrot chez les sujets qu’ils produisent !

Un bon éleveur doit pouvoir montrer les résultats de ses chiens en exposition de conformité au standard, les sujets qu’il produit doivent être exempts de tares génétiques, les mères sont équilibrées et avenantes avec les étrangers.

Lorsqu’il s’agit de choisir le chiot, on peut se rabattre sur les tests de Campbell qui permettent d’apercevoir quelques lignes du futur caractère : Sociabilité, tendance à dominer, etc., et on évitera d’une manière générale, celui qui fuit le contact ou qui a des tendances agressives. En ce qui concerne la morphologie, la couleur de la robe, il faut faire confiance à l’éleveur ou se faire accompagner d’une personne compétente dans la race.

Comment l’éduquer ?

Le Léonberg a une maturité tardive liée à sa croissance, cela ne signifie pas pour autant que l’on néglige une éducation qui doit toujours être précoce. Si l’on parvient à trouver une motivation basée sur le jeu, il apprendra très vite les rudiments du savoir – vivre au milieu des humains. On ne doit pas oublier sa taille, qui peut être une gêne si on possède un animal livré à lui – même, qui saute sur toutes les personnes pour les saluer, ou qui s’amuse à escalader les fauteuils et les lits de la maison.

L’éducation portera donc sur deux points essentiels : l’intérieur de la maison, où il doit connaître sa place et ne pas devenir envahissant, et l’extérieur, où il doit obéir aux injonctions des maîtres afin d’être toujours maîtrisable.

La hiérarchie :

On comprend qu’un chien de cette stature qui prendrait des prérogatives de dominant, dans la meute constituée par la famille, serait une catastrophe, la mise en place de la hiérarchie doit donc intervenir très tôt et se poursuivre lors de la puberté. Il faudra lui apprendre à supporter que le maître puisse manipuler sa gamelle lorsqu’il mange. Il faudra placer des interdictions calmes mais fermes en ce qui concerne l’escalade des lits ou des fauteuils que sa taille met à portée très vite. Il faudra lui faire comprendre en toute chose que c’est le maître qui dirige et qui décide : que ce soit sortir de la maison, pour descendre de la voiture ou pour se promener en laisse.

La sociabilité :

Elle s’adresse aux humains de toutes catégories qu’il doit respecter, même s’ils ne les connaît pas. On initie le jeune chien en le promenant en ville et en le faisant caresser par les enfants ou les personnes adultes, afin qu’ils les considère comme des amis. Cela prend en compte également les rapports avec les autres chiens, mais disons que d’une manière générale, le Léonberg, conscient de sa puissance, n’a pas souvent des tendances belliqueuses avec les congénères. Il se contente de lever la tête et d’exposer son épaule en tournant face à l’intrus, si celui – ci est de plus petite taille. On l’exercera cependant à rencontrer d’autres chiots lorsqu’il est encore jeune, afin qu’il apprenne à contrôler sa fougue et a correspondre avec les autres chiens.

Les sport où il excelle :

L’obéissance

C’est un programme tout neuf auquel il s’accommode bien car il n’a pas à forcer, tout en travaillant en complicité avec son maître. Il faudra le mobiliser dans les exercices pour donner une certaine “ allure ” à ses exécutions, ce qui s’obtient sans problème à l’aide des objets de jeu pendant l’apprentissage.

Le Pistage :

Il a un excellent nez et une ténacité sur les molécules odorantes qui en fait un pisteur très doué et il n’est pas rare de le voir s’amuser dans les clubs en Allemagne, à débrouiller des pistes à côté des Bergers Allemands ou des Rottweilers. Certains chasseurs en ont même fait un chien de recherche au sang pour retrouver le grand gibier, comme le chien de rouge du Hanovre ou celui de Bavière.

Le sauvetage :

On peut le retrouver comme chien de sauvetage en mer à l’instar d’un de ses lointains ancêtres le Terre – Neuve, ce n’est pas en effet les aptitudes physiques qui manquent pour tracter en nageant, un canot avec plusieurs personnes à bord, ou pour braver les flots avec de puissants battements des pattes.

Quelques-uns trouvent même un emploi comme chien sanitaire en Suisse, équipés de la chabraque avec la croix rouge afin de retrouver les personnes blessées, à la suite d’un conflit ou d’un accident. En Suisse ces exercices se font sous forme de compétition et sont ouverts à toutes les races.

L’Agility :

Il parvient à franchir les obstacles avec une certaine condescendance mais sait donner de la vitesse lorsqu’il le faut. On peut dire que s’il s’amuse bien à sauter, grimper ou ramper, il n’apprécie pas beaucoup les contraintes, comme les zones obligatoires, et le choix des obstacles par le maître, plutôt que selon son bon plaisir.

Chien de trait :

Les chiens de montagne ont servis de chiens de bât et de chiens de trait par le passé, actuellement une “ association française des amateurs d’attelages canins ” est en train de se mettre en place dans le but de l’utiliser avec d’autres races dans ce domaine, au cours de compétitions amicales. Le Léonberg s’y prête bien car il a la force tranquille...

Le maître qui lui faudrait :

Sans prendre en compte les goûts des maîtres, il faut tout d’abord les prévenir que le Léonberg prend de la place. Si on veut l’emmener partout, il faut une grande voiture...

Dans la maison par contre, il prend peu de place et sait se tenir sagement dans son coin s’il est bien éduqué, avec un autre avantage pour un molossoïde, c’est qu’il ne bave pas.

Son maître doit être calme et patient car il a affaire à un chien qui réfléchit et analyse les situations, avant d’adopter un comportement. Il faudra pouvoir disposer de loisirs pour le sortir et lui donner des exercices physiques afin qu’il se sente bien dans sa peau. Considérer également qu’il supporte assez mal la solitude et malgré sa grande taille, il est très attaché à une présence, surtout humaine, même s’il s’accommodera d’un copain, chien ou chat.

Le Léonberg demeure le plus doux des chiens de montagne, tout en restant volontaire et réceptif pour servir son maître.

Son entretien :

Il n’est pas difficile d’entretenir sa magnifique fourrure par un brossage énergique (la brosse en poils de sanglier semble l’idéal) deux ou trois fois par semaine, en insistant sur la crinière, le poitrail, la culotte et la queue. En période de mue il en va autrement et il faudra avoir le bras musclé pour le débarrasser de la bourre qui n’en finit pas d’apparaître. Attention à une erreur que commettent certains maîtres en usant des ciseaux pour couper les poils longs et légèrement ondulés, cela risque d’en faire des poils frisés comme chez les caniches ou de faire des trous dans la fourrure si on y va trop fort.

Les chiens vivant à l’intérieur perdent les poils toute l’année, avec des périodes plus importantes correspondants aux mues, au printemps et à l’automne.

Les oreilles sont à surveiller comme chez tous les chiens à oreilles tombantes.

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