Mais quelle race choisir ?

Sur plus de 400 races de chiens qui existent actuellement le choix est vaste, êtes-vous attiré par le chien à la mode, celui qu’on peut voir partout dans la rue comme dans les publicités ou par une race très rare que peu de personnes connaissent.

Il faut savoir qu'en dehors des caractéristiques des canidés chaque race a des particularités et que dans chaque sujet il y a un individu qui sera ce que le maître en aura fait.

De quoi sont faites les races :

“ Les chiens ont une dignité, une personnalité et un caractère qui leurs sont propres et ils rendent aux hommes en affection, en respect, en loyauté et en compréhension exactement ce que ceux-ci leurs donnent ”.
Louis Bromfeld

Depuis l’ancêtre le loup, domestiqué par l’homme il y a des milliers d’années, qui possédait en lui toutes les combinaisons génétiques : taille de 50 cm à 80 cm au garrot. Coloris divers, du blanc le plus pur au noir de jais, adaptation au biotope du désert au Grand Nord, activités diverses pour pister, traquer, capturer le gibier...

Si l’on prend l’exemple, des différentes couleurs ou des tailles du loup, comment s’est fait la sélection naturelle ? Il faut évoquer :

- La règle de Gloser, qui veut qu’il y ait une relation entre l’humidité du climat et les variations de couleurs (les animaux qui vivent dans des zones arides comme le loup d’Arabie, ont moins de mélanine dans les téguments, donc des teintes plus claires de pelage).
- La règle de Bergmann, elle établit un rapport entre le climat et l’environnement et la taille du corps. La taille est plus grande dans les zones froides (loups et chiens de montagne).

L’homme a fait des races très différentes morphologiquement, avec des écarts quelquefois de 1 à 100 (du chihuahua au Dogue Allemand), mais très semblables physiologiquement, avec les mêmes instincts que l’ancêtre sauvage. Selon Pyrame de Candolle (1809) : « une espèce c’est la collection d’individus qui se ressemblent plus entre eux qu’ils ne ressemblent à d’autres, qui peuvent par une fécondation réciproque produire des individus fertiles et qui se reproduiront par la génération de telle sorte qu’on peut les supposer tous sortis d’un même individu ». Le chien et le loup même espèce, après, l’homme a fait les races.

Pour faire toutes ses races il a fallu combiner entre 30.000 et 50.000 gènes.

Au début la sélection a reposé sur des aptitudes en ce qui concerne la chasse, la garde, la conduite des troupeaux, d’autre part l’isolement géographique a exercé des contraintes dues au milieu pour faire des chiens résistants au froid ou à la chaleur ou pour courir très vite.

L’homme intervenant dans le choix des sujets ne choisissait en général que ceux qui présentaient au plus haut point des caractères de travail en fonction de l’emploi recherché et négligeait souvent l’apparence physique.

On peut évoquer Gaston Phébus, comte de Foix et vicomte de Béarn qui commence à rédiger son traité de chasse à 56 ans, le 1er mai 1387. Il a possédé et travaillé sur toutes sortes de terrain avec plus de 1600 chiens aux aptitudes variées et nous laisse le premier véritable livre d’élevage avec souvent des conseils qui sont toujours d’actualité. Dans la société féodale, on a le chien à lièvre ou lévrier, le brachet (de brakko ou bracke qui a donné « braconner », le braconnier est un veneur à l’époque), le limier (chien courant dont le nom vient de « liem » qui signifiait à l’époque lien ou laisse), le chien couchant ou chien d’oisel (qui doit se coucher au moment ou en lance le filet ou ret sur le gibier à plumes), le mâtin, mastin ou mastinel (chien puissant dont le nom vient du latin Mansuetus. On peut l’appeler Alan, de « Alanus », une peuplade d’envahisseur qui en possédait), les chiens de berger, les petits chiens de compagnie qui sont auprès des grandes dames dès la fin du XIIIème siècle.

On a privilégié par la suite, de manière empirique, des aberrations anatomiques qui sont plutôt une gêne, comme les doubles ergots. Savez-vous ce qu’est le « Scowl » : c’est l’expression du Chow-chow lorsqu’il fronce les sourcils qui viennent occulter les yeux, à ce moment là des plis faciaux prononcés apparaissent jusque sur le nez, les bajoues cachant les lèvres, souvent le rétrécissement naso-pharyngé va entraîner une gêne respiratoire avec ronflement.

De nos jours hélas, la sélection est surtout axée sur l’observation du standard en oubliant les aptitudes, hors nous savons qu’un gène qui correspond à un don particulier peut donner des résultats tout à fait opposés, selon que le sujet vit dans un milieu favorable ou non à l’épanouissement de ses capacités.

Comme le disait le Pr Queinnec : « Il faut sélectionner les géniteurs avec rigueur en les soumettant toujours au travail. Peu de sujets tarés peuvent remporter les compétitions » ou « Prendre un chiot chez un éleveur qui pratique le travail est un gage de qualité, surtout si les mêmes chiens ont des résultats honorables en exposition ».

A l’heure où les chiens dits d’utilité se voient retirer la quasi-totalité de leurs fonctions, les concours sportifs deviennent indispensables à la perpétuation des aptitudes et à leur survie en tant qu’espèce. Le chien débarrassé de l’occupation essentielle du chien sauvage (qui occupe les trois quart de son temps), la recherche de nourriture, est disponible pour un apprentissage.

On se demande également à quoi peut bien lui servir d’avoir une mâchoire de prédateur faites pour broyer, déchirer, si on ne le nourri plus qu’avec des bouillies ou des croquettes de haute digestibilité. C’est un carnivore avec un milieu gastrique très acide et environ 10 000 bactéries par gramme dans sa flore intestinale, il pourrait digérer des proies, les os y compris, sans problème, c’est encore l’homme qui a transformé son comportement alimentaire.

« Ce que j’aime en France, c’est que les chiens puissent encore travailler. Quand aux expos, je n’aime pas la championnite. Pour l’instant dans le monde, c’est plutôt le côté « show » qui gagne et je ne crois pas que ce soit une bonne chose » Pr Raymond Triquet (Interview Top Dog’s magazine)

Si vous désirez un chien très rare vous pouvez opter pour :
- Terrier Brésilien
- Spitz Japonais
- Hollandse Soushound
- Foxhound americain
- Stichelhaar
- Ovtcharka de russie méridionale
- Berger d’Asie centrale
- Kai
- Brachet de Styrie à poil dur
- Basset de Westphalie

Quelle taille ?
On peut classer les races en trois tailles distinctes :
Petites races : moins de 10 kg
Races moyennes : de 11 à 25 kg
Grandes races : de 26 à 80 kg

Quel caractère ?
Les premiers à étudier de manière scientifique le comportement des chiens furent Scott et Fuller dans les années soixante. Après toute une batterie de tests sur différentes races, ils en conclurent que toutes les races avaient la même intelligence de base, mais avec des aptitudes différentes selon le milieu dans lequel on les faisait évoluer.

Chien pour personne allergique
Aucune race n’est garantie, néanmoins il vaut mieux choisir celles qui ont un poil laineux :
- Shih-Tzu et Lhassa-Apso
- Caniche (du tout petit caniche Toy au Caniche Royal)
- Barbet
- Cotton de Tuléar
- Schnauzer
- Bichons frisés et Maltais
- Yorkshire
- Bouvier des Flandres
- Berger Anglais
- Wheaten Terrier (Terrier irlandais à poils doux)

« Celui qui connaît les chiens, qui a vécu avec des chiens, et qui n’est pas capable de ressentir la joie d’un chien n’est pas un être normal et je me demande s’il est capable d’éprouver de la sympathie pour ses congénères ». Konrad Lorenz

Benjamin et Lynette Hart étudièrent en 1983 les caractéristiques comportementales des chiens à travers un interrogatoire adressé à 48 vétérinaires et 48 juges de concours de travail
.
Les meilleures races au hit-parade, celles ayant le moins de réactivité, le moins d’agressivité et les plus aptes à l’éducation furent : Le Labrador, le Golden, le Terre-Neuve, le Berger Australien, le Basset hound, le Bloodhound...

Les races ayant les plus mauvais scores étaient : Le Chihuahua et les Terriers comme Scottish, Westie, Cairn. (Ces données ne sont valables que pour les Etats-Unis et pour une période donnée, rien n’est immuable !)

On peut dire que le choix de la race est une affaire personnelle, souvent selon l’effet esthétique éprouvé, ensuite il reste à trouver un bon éleveur et à faire la sélection du chiot qui partagera votre vie pendant une dizaine d’années.

Il faut s’informer sur la race et en voir le plus de sujets possible pour ne pas fonder son opinion que sur un ou deux d’entre eux et dans tous les cas avoir comme ligne directrice, que les caractéristiques psychiques sont beaucoup plus importantes que les caractères esthétiques.

“ L’enfant est une machine qui fait du 8 Km/h, Le jeune chien en est une qui fait du 60 à 100 Km/h ”.
Dr Haegeli.

Pour en savoir plus, le livre "Elevage et comportement", en vente dans le site

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