Mastiff et Bullmastiff

On pense qu’il a été introduit sur l’île par les Phéniciens (au VIème siècle avant notre ère selon les écrits de l’historien romain Gratius Faliscus qui datent de 95 avant notre ère) ou les Celtes, lorsque Jules César débarque pour sa conquête en 55 avant notre ère, ses propres molosses, les descendants des « canis pugnaces » vont être malmenés par ceux des autochtones nommés Molosses de Cornwall ou Pugnaces Britanniae.

Le dogue anglais de l’époque est appelé « molossus » ou « canis bellicosus », le nom de « mastive » n’apparaissant qu’en 1016 dans le texte de Canut le danois, roi d’Angleterre et du Danemark, sur la Carta de Foresta qui répartit les zones de chasse et les meilleurs chiens aux nobles.

Canut promulgua un édit qui indiquait que tout chien surpris sur les terres royales, qu’il soit avec son maître ou non ait les pattes brisées.

En 1050, la ville de Norwich offrira à Edouard le confesseur, un ours et six chiens à ours. Les affrontements contre les taureaux existent déjà, comme l’écrit Fritz Stephen en 1174 dans « Description de la cité de Londres », il était courant à chaque fête de faire combattre les chiens contre les ours ou les taureaux.

En 1272 des lois plus sévères sont instaurées par Guillaume le Bâtard, Duc de Normandie, dit plus tard le Conquérant, ces « lois de la forêt » précise que les gens du peuple qui ont des chiens de gros gabarits surpris sur ses terres, verront ceux-ci amputés de 3 doigts à une patte antérieure afin de les empêcher de poursuivre le gibier. Les bouchers possédaient une version allégée de molosse pour conduire les bovins capable de maîtriser les taureaux, cela devint vite un divertissement.

Dans la chronique « Survey of Stamford » qui date de 1209, on parle de ces combats « bull-baiting » organisés par Lord Stamford chaque année.

Edouard de Langley (1344-1412) était chargé par Henry IV d’organiser ces combats et de sélectionner les chiens que l’on voulait plus petits, tachetés, les oreilles pendantes, ne lâchant pas leur proie.
Les rois d’Angleterre utiliseront au XII ème et Xiii ème siècle des molosses contre les Bruce et les Wallace d’Ecosse.

Henri VIII enverra à Charles-Quint des soldats accompagnés de quatre cent masstifs pour lutter contre François Ier.
Le 25 octobre 1415, nous sommes à la bataille d’Azincourt. Sir Peers Legh, chevalier de Lyme Hall combat avec à ses côtés sa chienne mastiff.
Son maître est blessé à mort mais elle le défendra jusqu’au bout malgré ses propres blessures. De retour à Lyme Hall, la chienne mettra bas une portée, en souvenir de sa fidélité et de sa vaillance la famille conservera la lignée jusqu’en 1914.

En 1810 les anglais vont importer le Saint-Bernard qui sera croisé avec le Mastiff, le premier nommé « lion » sera peint par Landseer. Il faut rappeler que la première exposition canine au monde eut lieu en Angleterre à Londres en 1859.

En 1860 les principaux élevages de Mastiffs sont en dehors de Lyme Hall, Chatsworth au Duc de Devonshire, Elvaston Castle à Lord Harrington et Hadzor Hall aux Galton’s. En 1880 le Champion Crown Prince de l’élevage de Woolmore était un fauve au museau très court.

La reine Elisabeth Ière appréciait les combats à mort, elle opposait 3 mastiffs contre un ours, ou quatre Mastiffs contre un lion. Son ambassadeur pur la France, Lord Buchurst possédait un grand Mastiff en 1572, capable paraît-il de triompher seul d’un ours ou d’un lion.

En 1586 un ouvrage appelé « The four Bookes of Husbandery », décrit un « shepherd Masty » qui garde les troupeaux et un « house masty » gardien de la maison. En Mai 1745, le Duc de Cumberland affronte les troupes du roi de France conduites par le Comte Maurice de Saxe avec des Mastiffs, l’un d’entre eux nommé Mustapha sera récompensé d’une pension à vie par le roi Georges II pour ses exploits.

En 1835, ces combats cruels seront interdits mais les qualités du mastiff ne seront pas perdues, on le reclassa en chasseur de braconniers de plus en plus audacieux pour cela le choix s’opéra vers des sujets plus légers donc plus rapides (il y a quelques années le plus gros chien du monde était un Mastiff nommé Zorba vivant à Muswell Hill, prés de Londres, pesant 160 Kg !).

Un « game keeper’s night dog » (chien nocturne pour garde-chasse) que l’on entraîne équipé d’une muselière à lutter contre un homme armé d’un bâton, avec un objectif, l’immobiliser au sol, un poids d’environ 60 Kg et une robe noire pour être dissimulé la nuit. Pour cela on n’hésita pas à l’accoupler avec le Bull-dog, ce qui donna le Bull-Mastiff !

En 1797 Buffon signalait déjà ces mélanges : « Le Mastiff produit, un croisement avec le Bouledogue, un chien que l’on nomme le Fort Bouledogue, et qui est plus puissant que le Bouledogue ».
Il faut dire que le Bulldog de l’époque ne ressemblait pas à celui que nous connaissons, il devait avoir une taille moyenne de 65 cm au garrot, ce qui ne posait pas de problème pour les saillies avec des Mastiffs. En 1855, les Highlanders anglais lors de la bataille de l’Alma (guerre de Crimée), lancent contre les troupes russes des Bulls et des Mastiffs.

Un risque de disparaître pour le mastiff qui fut sauvé par John Crabtree, garde –chasse de Lord John Armitage, qui désirait retrouver le type originel. Il fut obligé d’avoir recours à d’autres races comme le Dogue de Bordeaux ou le dogue Allemand, ce qui nous offrit des sujets de 90 Kg pour 80 cm au garrot. L’Old English Mastiff Club fut fondé en 1883. Le Bullmastiff fut reconnu en 1924, les premiers sujets arrivent en France dans les années 50 grâce à Mme Langlais

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