Le West Highland White Terrier : dit “Westie”

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Le Whestie, un clown élégant et facétieux.

C’est un vrai Terrier issu sans doute de ces déterreurs utilisés par les romains contre la vermine, que ce soit les rats et les souris, à bord des embarcations, que les nuisibles de toute sorte, à terre.

En Ecosse on trouve plusieurs types de Terriers dès le moyen-âge, en particulier des sujets ressemblant au Cairn avec poil dur et caractère trempé dans l’acier.

La tradition voulait que la sélection se fasse à travers des combats contre des puants redoutables comme le blaireau, la loutre ou le renard.
Les Terriers blancs avaient une réputation de batailleur et on les appelait selon les régions, les chiens “ à teinte blanche ” “ linthy White ”, les “ highland terriers ”, les “ sky White terrier ”, les “ White Scottich Terrier ”.

En 1837, dans “ History of british quadrupeds ” Thomas Bell ne cite que deux sortes de terriers. Un terrier à poil dur, de couleurs variées, aux membres courts, très solide physiquement et psychiquement, qui serait l’ancêtre des terriers écossais. Un Terrier plutôt noir et feu à poil lisse, se rapprochant du manchester terrier.

En 1600 Jacques VI d’Ecosse (ou Jacques 1er en Angleterre) les tenait en grande estime et il prit d’infinis précautions pour faire cadeau six d’entre eux à Henri IV, les embarquant sur différents bateaux par crainte d’un naufrage.

En 1839 le Westie est déjà bien introduit dans les propriétés de la noblesse victorienne comme en témoigne une peinture du peintre animalier Edwin Landseer intitulée “ Dignity and Imprudence ”.

C’est surtout dans le comté d’Argyll que la race allait être sélectionnée pour maintenir un type homogène, grâce au colonel Malcolm de Poltalloch qui était très attaché à la couleur blanche.

Le légende veut que lors d’une chasse il aurait abattu un de ses Terriers au pelage roux, ce qui l’incita à ne désirer que des Terriers blancs. Il allait à l’encontre de certaines croyances populaires qui voulaient, que les chiots blancs qui naissaient dans une portée, devaient être noyés car les chiens de couleur claire étaient réputés moins courageux et combatifs que ceux d’autres coloris.

C’est donc dans les années 1870 à 1880 que la race va se fixer, avec des critères de sélection très proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui. Le Colonel de Poltalloch produisait des sujets aux oreilles petites et semi-dressées, au poil dur de couleur crème ou sable, au corps compact et ramassé assez bas sur pattes, au museau long.

Dans les années 1890, un autre type caractéristique se détache parmi les nombreux Terriers Ecossais, tous aussi petits et remuant, c’est la lignée de la famille du Duc d’Argyll qu’on donne pour le courant de sang le plus ancien.

Leurs chiens se rapprochaient davantage des Bassets avec souvent des pattes torses, par contre un poil bien blanc sans pour autant être dépigmentés. Les chiens issus de leur élevage étaient appelés “ Roseneath terrier ” du nom de la propriété des Ducs d’Argyll en Ecosse au Sud-Ouest des monts Grampians.

D’autre sujets étaient nommés “ White skye terrier ”, alors qu’ils n’avaient pourtant aucune parenté avec le terrier à poil long qu’on trouvait dans l’île de Skye.

Cette appellation changeant souvent, selon les régions, et c’est dans la région d’Edwinbourg en 1904 que le nom de “ West highland white terrier ” fut appliqué de manière courante (en 1899 au Cristal Palace à Londres les Westies sont appelés encore Rosenath Terriers).

On retrouve les deux personnages à la création du club de race et si c’est le Colonel Poltalloch qui propose le nom de West Highland White Terrier, c’est le Duc d’Argyll qui préside le premier Club de race en 1906.

L’année suivante la race est reconnue par le Kennel Club, deux ans avant le Cairn que certains auteurs voudraient lui donner comme ancêtre. Le Kennel Club interdira d’ailleurs les accouplements entre les deux Terriers, ce qui se faisait régulièrement jusque là. Le Westie allait prendre sa silhouette caractéristique qui évoque le Scotch Blended Whisky Ecossais, accompagné du Scottish noir.

En 1928 le standard du Westie sera modifié, en particulier pour préciser la taille et, la race allait prendre véritablement son essor avec des amateurs avertis. Les propriétaires de Westies n’hésitaient pas à recourir au toilettage pour garder un look à leur chien, très proche de la silhouette imaginaire idéale.

Le Cairn allait garder sa rusticité d’aspect et demeurer plus carré dans sa tête, comme dans son physique, pendant que son cousin partait à la conquête des salons.

On peut dire que c’est le Terrier le plus connu d’Angleterre, celui qui réunit le plus de suffrages, tant des particuliers que des amateurs des expositions qui veulent viser le titre de “ Best in Show ”.

Le chasseur de renards, de rats, de loutres et de blaireaux est devenu un chien de ville, petit compagnon gai et remuant qui a besoin de libérer son énergie, préférant souvent se rouler dans une crotte de renard que de subir des fastidieuses séances de toilettage.

Le West-Highland-White Terrier est classé dans le 3e groupe à la FCI, les terriers, en France la race est celle qui est la plus appréciée parmi les autres terriers.

Sa silhouette :

Elle a été utilisée largement par les publicitaires pour attirer le badaud sur un produit de consommation, pour son aspect rigolo et sympathique qui plaît au plus grand nombre.

L’avantage avec le Westie, c’est qu’il peut aussi bien vanter les mérites d’un fusil de chasse auprès des messieurs appréciant son air de démon effronté, que les lignes harmonieuses d’un tailleur, présenté par un mannequin, pour son élégance et sa distinction.

Le corps est compact avec un dos droit et court au rein large, la poitrine étant bien descendue avec des membres antérieurs court et musclés. La tête est bombée avec des arcades sourcilières lourdes, un stop marqué, des mâchoires solides, l’œil est bien noir comme la truffe, avec une expression de concentration dans le regard.

Les oreilles petites, droites et pointues. La queue est courte et portée droite. Son pelage qui exige de nombreuses heures d’entretien est rêche avec un sous-poil bien serré, de couleur blanche.

Cela donne un petit bonhomme avec une taille moyenne au garrot de 28 cm pour un poids de 6 à 8 kg environ.

Le caractère :

En 1570, le docteur Still, évêque de Bath, écrivait : “ Dieu nous a mandé un Terrier si courageux que dans son cœur point d’abri pour la peur... ”

Comme tous les Terriers le Westie est un véritable personnage, capable de s’exprimer avec fougue, aussi bien dans ses passions que dans ses aversions. Il bouge beaucoup et si certains maîtres sont enclins à rire aux facéties de leurs “ clowns ” à quatre pattes, d’autres apprécient moins, surtout s’ils veulent se concentrer sur une musique, une lecture ou un film.

Son courage est légendaire et il est capable d’affronter aussi bien le chat du voisin que le hérisson qui tente un passage dans le jardin, n’oublions pas que nous avons affaire à un “ vermine killer ” (tueur de vermine).

Sa résistance au stress est également à souligner et certains maîtres chasseurs, n’hésitent pas à emmener avec eux le Westie de la maison, malgré les protestations de madame qui pense au frais de toilettage.

Négligeant la boue et les ronces, indifférent aux coups de feu, profitant de sa petite taille et de son énergie, il est souvent le premier à retrouver la pièce de gibier. Lorsqu’il l’a dans la gueule les autres chiens de chasse ont intérêt à s’écarter, même s’ils sont deux à trois fois plus grand que lui, les grimaces et les grognements qu’il émet sont assez significatifs.

On peut souligner son opiniâtreté, en particulier avec le gibier trop lourd qu’il tentera de traîner jusqu’à son maître, en le tirant s’il ne peut le porter.

Petit mais pas fragile du tout, vous pouvez également compter sur lui pour les promenades en plaine ou en montagne, il compensera l’amplitude de ses enjambées par une farouche détermination.

S’il n’est pas du genre à se soumettre, il admet cependant l’autorité du maître, si celui-ci sait la mettre en place, mais il restera toujours un peu frondeur quelque part. Ce n’est pas non plus un indépendant, même s’il fait preuve de caractère et de conviction, il sait parfaitement obéir, d’autre part il a de grandes capacités d’affection pour les maîtres.

Cet attachement naturel n’est pas du genre collant avec des mimiques à fendre le cœur et des yeux larmoyants, ce n’est pas le Westie, lui c’est plutôt du genre “ je fais croire que je ne m’intéresse pas à toi et que je suis un grand indépendant ” en réalité, il ne quitte pas son maître des yeux et lorsque celui-ci est dans une pièce à côté, il ne se précipite pas mais mobilise ses petites oreilles comme des radars pour suivre ses déplacements.

Le choix du chiot :

le West-Highland-White Terrier est à la mode. On a vu que sa silhouette et sa personnalité sont pour beaucoup dans la faveur qu’il a auprès du public.

Pour choisir l’élu de votre cœur, il faudra vous adresser à la S.C.C. ou au Club de race et ensuite aller visiter les élevages.

Comme toutes les races qui sont sujettes à l’engouement, on veillera particulièrement à bien choisir l’élevage en particulier en évitant celui qui produit des sujets qui s'écartent du type recherché, tant du point de vue physique que psychologique.

Les parents ayant des tailles trop grandes ou trop petites (au-dessous de 27cm ou au-dessus de 31cm), des queues enroulées ou amputées, un poil frisé ou soyeux avec des couleurs autre que blanc ou une dépigmentation, présentant des tares comme la surdité ou le prognathisme (dépassement d’une mâchoire par rapport à l’autre), des problèmes d’allergie, etc.

La mère doit être aimable et avenante, sans agressivité ou crainte des étrangers. La vivacité est normale dans la race, sans pour autant tomber dans la nervosité et l’hyperactivité.

Au moment du test dans la portée, on préférera celui qui vient franchement et cherche à jouer, plutôt que celui qui se réfugie dans un coin ou démontre de l'agressivité.

Ne pas oublier que sa petite taille n’enlève rien à son caractère et qu’il n’est pas fait pour être enfermé en appartement, sans des sorties et des jeux pour libérer l’énergie. On réfléchira également à l’astreinte que soumet son toilettage pour garder la silhouette recherchée.

L’entretien de la robe :

Son toilettage est assez compliqué et il faut savoir manier habilement les ciseaux et la tondeuse sans en abuser. L’essentiel de son entretien est basé sur l’épilation, le “ stripping ” exécuté à la main plutôt qu’au peigne-couteau.

La tête sera brossée et taillée en arrondi, les moustaches et la barbe égalisés, le corps brossé sans l'ébouriffer, les poils des pattes épilés largement, les pieds bien arrondis au ciseau, la queue doit être taillé large à sa base pour s’effiler à son extrémité.

Si vous ne devez pas faire les expositions de conformité au standard, vous pouvez vous contenter d’aller chez le toiletteur tous les 4 mois environ afin d’avoir un Westie présentable. Il ne faut pas oublier non plus, que les chiens ayant une robe claire, se salissent beaucoup plus vite que les autres chez qui cela ne se voit pas et il faudra avoir recours à la brosse dure et peut-être à la craie pulvérisée.

Son éducation :

Il est très intelligent et plus près du maître qu’il ne veut le laisser croire, ce qui fait d’excellents atouts pour mettre en place une bonne éducation.
On ne doit pas être pressé sans pour autant laisser tout faire et le bon maître, c’est celui qui sait inculquer les bonnes manières, sans dépasser une certaine mesure.

La sociabilité aux autres chiens doit être entretenue par des rencontres avec des chiots de toutes races au plus jeune âge. Le Westie n’est pas d’un naturel agressif avec ses congénères à l’âge adulte et il sait très bien se faire respecter, même des races imposantes, ce qui lui manque de taille, il le possède en caractère.

Avec les autres espèces on risque de rencontrer un problème, en particulier avec les chats qui excitent chez lui l’instinct de proie par leur méfiance ou leur fuite. Il faudra travailler cette confrontation, lorsqu’il est encore jeune et qu’il est prêt à apprendre, qu’elles sont les espèces amies qu’il aura à côtoyer plus tard.

En ce qui concerne les humains, il est rare de trouver des sujets agressifs, si on a donné une bonne éducation de base. Il fait un bon compagnon de jeu des enfants se prêtant habilement à leurs sollicitations, sachant faire le pitre tout en se préservant des excès.

Avec la méthode Naturelle basée sur le jeu et la friandise, il obéira avec entrain et comprendra vite ce que signifie les signaux verbaux ou gestuels des humains, pour marcher au pied, s’asseoir, se coucher, rester sur place ou rapporter un objet correctement.

Les sports où il excelle :

On le retrouvera sur les parcours d’agility, très vif et malicieux, donnant toute sa mesure sur les obstacles, avec quelquefois des débordements pour se faire plaisir.

En concours d’obéissance, il est rapide et enjoué et apprend très vite à travailler les exercices avec un potentiel d’influx nerveux que beaucoup de races pourraient lui envier. Là, où d’ordinaire les chiens saturent, notamment, pour les blocages au moment du rappel, on peut le voir conserver sa rapidité tout en se soumettant aux injonctions.

Certains sujets ont été essayés avec succès dans la chasse au terrier naturel ou artificiel où on peut le voir, pénétrer sans hésitation, rechercher activement la bonne galerie, acculer avec courage la proie en résistant à la défense de celle-ci, donner de la voix de manière ferme et soutenue. Il faut dire que ce n’est pas pourtant sa vocation, celle-ci étant plutôt dévolue au Fox, au Teckel, au Jagdt ou au Parson Jack Russel.

Le maître qui lui faudrait :

Très remuant, un peu indépendant sans être cabochard, d’un tempérament fort, le Westie a besoin d’un maître qui comprend sa psychologie de lutteur déguisé en clown.

Les personnes qui seraient tentées par la race doivent la mériter, en sachant avoir une main ferme mais souple, en ayant de la constance dans les interdictions, en étant aptes à fournir des stimulations et du sport journellement, en ne le prenant pas pour une peluche animée.

D’autre part, il ne faut pas partir sur des aprioris qui font partie de l’imaginaire de chaque race et qui veulent, que ce soit un indépendant ou un animal réfractaire à toute éducation. Le Westie devient ce qu’on en aura fait...

L’excès contraire, c’est bien sûr de croire que le Westie appréciera d’être porté dans les bras pendant des heures comme un infirme, ce que certains maîtres font au détriment de leur bête. On peut citer Sébastien Mercier qui évoque ce qui se passe au 16e siècle dans ses “ Tableaux de Paris ” : “ Et, ce qu’on ne voit qu’à Paris, ce sont de grands imbéciles qui, pour faire leur cour à des femmes, portent leur chien publiquement sous le bras dans les promenades et dans les rues ; ce qui leur donne un air si niais et si bête qu’on est tenté de leur rire au nez pour leur apprendre à être des hommes. ”

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